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Les maladies multifactorielles
L'accès aux soins en France
Les inégalités d'accès aux traitements dans le monde
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Un facteur d'allergie : les grains de pollen
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La faim dans le monde
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La contraception
Le surpoids et l'obésité
L'anorexie et la boulimie
La sous-alimentation
La France, comme de nombreux autres pays, s’est dotée depuis le xxe siècle d’un système de protection sociale destiné, entre autres, à assurer la protection de la santé de ses habitants ainsi que leur accès aux soins. Toutefois, même si la France est un pays riche, elle peine à assurer à tous ses habitants un accès égalitaire aux structures de soins.
LA MALADIE COMME UNE FATALITÉ
Autrefois, dans l’Antiquité puis au Moyen Âge, la santé n’était pas vue comme un droit. L’Église enseignait le mépris du corps, ainsi qu’un certain fatalisme face aux aléas de la vie. On s’estimait chanceux d’être en bonne santé, mais personne ne cherchait réellement à prévenir les maladies. Quand un mal frappait, on payait le médecin si on en avait les moyens, mais sans guère d’illusion quant à son efficacité (la médecine n’était pas encore une science très développée, et elle était souvent inefficace).
Ceux qui tombaient malades au point de ne plus pouvoir travailler, ou bien qu’un accident rendait infirmes, ne pouvaient compter que sur la solidarité de leur famille, ou bien sur la charité généralement organisée par l’Église : les premiers hôpitaux étaient ainsi avant tout des organismes de bienfaisance.
Très souvent, la maladie comme les accidents plongeaient les familles dans la misère.
LA SCIENCE RELÈVE LE DÉFI DE LA MALADIE, TANDIS QUE LA SOCIÉTÉ PREND EN CHARGE LES MALADES
Petit à petit, à partir de la Renaissance, la relation de l’homme à son corps change. En particulier, la maladie, l’infirmité et la douleur ne sont plus perçues comme une fatalité, mais comme un défi que la science et la médecine peuvent désormais relever : les progrès laissent penser qu’il doit être possible de soigner voire d’éviter les maladies, de réparer les infirmités et d’atténuer la douleur.
Un peu plus tard, les idées de la Révolution française modifient profondément la conception traditionnelle de la solidarité : pour les hommes politiques du xixe siècle, la solidarité doit être publique, c’est-à-dire organisée et prise en charge par l’État.
Se développent alors en France différents systèmes d’aide sociale ; dans le domaine de la santé est ainsi instituée une assistance médicale gratuite (1893), qui n’est cependant accordée qu’aux plus nécessiteux. Dans les années 1930, avec la crise économique qui frappe le pays, les pouvoirs publics décident de rendre obligatoires les assurances contre certains risques (tels que la maladie ou la vieillesse). S’assurer consiste à s’associer pour faire face à un risque commun : les assurés se cotisent et constituent ainsi une réserve d’argent commune.
La date clé dans l’évolution de la protection sociale se situe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C’est en effet en 1945 qu’est créée la sécurité sociale. Il s’agit d’un système d’assurance obligatoire qui permet à tous ceux qui en sont bénéficiaires (les travailleurs et leur famille) d’accéder à un certain nombre de prestations sociales et notamment une assurance-maladie. Les cotisations sont versées par les salariés et les employeurs, et sont également aujourd’hui complétées par certains impôts (tels que la contribution sociale généralisée ou CSG).
VERS UN SYSTÈME QUI N’EXCLUT PERSONNE ?
Cependant les associations humanitaires en France ont souvent dénoncé le système d’assurance-maladie comme encore insuffisant. D’abord, il ne prend pas en charge l’intégralité des soins. Une partie du coût (appelée ticket modérateur) n’est pas remboursée, sauf pour les soins les plus coûteux (en cas d’opération chirurgicale lourde par exemple) ou pour les longues maladies (le diabète par exemple). Pour ne pas payer le ticket modérateur, il faut payer une assurance complémentaire (une mutuelle) qui rembourse ce que la sécurité sociale ne rembourse pas.
Ensuite, jusqu’à récemment, l’assurance-maladie n’était pas universelle, c’est-à-dire qu’elle n’était attribuée qu’aux travailleurs et aux personnes étant à leur charge (enfants, conjoint), excluant les personnes seules et sans travail. Depuis la création de la Couverture maladie universelle (CMU), il suffit désormais de résider sur le territoire français pour bénéficier de l’assurance-maladie, tandis qu’une protection complémentaire est accordée gratuitement à ceux dont les revenus sont les plus faibles.
La CMU a permis de corriger certaines inégalités (les plus graves) sans toutes les effacer. Il reste de nombreuses personnes qui, sans avoir droit à la CMU, n’ont pas les moyens de payer une mutuelle. Selon les statistiques, environ 15 % des Français choisissent ainsi de ne pas se soigner, surtout pour les soins mal remboursés par la sécurité sociale (soins et prothèses dentaires, lunettes, rééducation, etc.). Pourtant, l’absence de prévention et les soins trop tardifs sont souvent très coûteux pour la société, et réduisent l’espérance et la qualité de vie des plus pauvres.
De plus, l’assurance-maladie connaît d’importantes difficultés : en effet, ses ressources baissent ou bien n’augmentent pas suffisamment en raison du chômage (puisque que ce sont les travailleurs qui cotisent), tandis que ses dépenses ne cessent logiquement d’augmenter, en raison des progrès de la médecine, de l’allongement de la durée de vie, du vieillissement de la population, etc. C’est pourquoi les dirigeants politiques s’efforcent de trouver des solutions pour protéger ce système et assurer à tous un accès égal à des soins de qualité.