Sucre, métabolisme du
sucre, métabolisme
du, ensemble des réactions chimiques de synthèse et de dégradation du
sucre dans un organisme.
Les glucides, l'un des trois principaux
composants des aliments, forment la plus grande partie de l'alimentation humaine
moyenne. Le résultat final de la digestion et de l'assimilation de toutes les
formes de glucides est un sucre simple composé de six carbones appelé glucose.
Le métabolisme des graisses et des protéines conduit parfois également à la
production de glucose. Ce sucre est la principale source d'énergie utilisée par
les cellules d'un organisme quel que soit l'organe considéré (muscles, cerveau,
cœur, etc.). On le retrouve dans pratiquement tous les compartiments liquidiens
(sang, lymphe, liquides interstitiels, etc.) et dans toutes les cellules. Son
métabolisme, sa libération et son stockage comptent parmi les processus les plus
importants de la physiologie humaine ou animale. Quelques sucres ont une
importance comparativement mineure, en particulier le lactose, ou sucre du lait,
qui est fabriqué dans les glandes mammaires de tous les animaux allaitants.
2 |
|
DIGESTION, ASSIMILATION ET
STOCKAGE |
Les glucides tels que l'amidon, la dextrine, le
glycogène, le sucrose (sucre de canne), le maltose (sucre de malt) et le lactose
sont décomposés dans le tube digestif en sucres plus simples, à six atomes de
carbone, qui peuvent facilement traverser la paroi intestinale. Le fructose
(sucre de fruit) et le glucose ne sont pas transformés mais absorbés tels quels.
La cellulose, constituant majeur de nombreux aliments, est un élément
nutritionnel important pour certains animaux comme les herbivores. Dans la
nutrition humaine, elle n'est pas digérée et n'a aucune valeur énergétique, mais
elle facilite le transit des aliments dans le tube digestif.
La digestion des glucides est réalisée par
plusieurs enzymes. L'amylase de la salive et de l'intestin décompose l'amidon,
la dextrine et le glycogène en maltose, un sucre à douze carbones. D'autres
enzymes de l'intestin grêle décomposent les sucres à douze carbones en sucres à
six carbones. La maltase transforme le maltose en glucose. L'invertase décompose
le sucre de canne en glucose et en fructose. La lactase transforme le sucre du
lait en glucose et en galactose.
Les sucres à six carbones, produit final de la
digestion des glucides, traversent la paroi de l'intestin grêle pour rejoindre
des vaisseaux sanguins. Ils sont ensuite transportés par la veine porte qui les
véhicule jusqu'au foie. Dans cet organe, ils sont convertis en glycogène
(voir Amidon), pour être stockés. En cas de besoin de l'organisme, ce
glycogène est retransformé en glucose, puis libéré dans le sang. L'acide
lactique est un des produits de la dégradation du glucose lorsque celui-ci est
utilisé dans les muscles. Cet acide est également capté par le foie pour être
converti en glycogène.
La transformation du glucose en glycogène est
catalysée par un certain nombre d'enzymes. La phosphorylase est responsable de
la sécrétion de glucose-1-phosphate à partir du glycogène. Cette transformation
est contrôlée par des hormones : l'adrénaline et le glucagon. Le
glucose-1-phosphate est ensuite converti en glucose-6-phosphate pour être soit
métabolisé, soit converti en glucose libéré dans le sang. Le captage du glucose
par les cellules est stimulé par l'insuline. De nombreuses autres hormones
interviennent pour contrôler le métabolisme du glucose comme la thyroxine ou les
hormones corticosurrénales et hypophysaires. Toutefois, leur mécanisme d'action
est encore largement méconnu.
En cas de trouble de la régulation hormonale,
le taux de glucose sanguin, appelé glycémie, peut être anormalement élevé,
jusqu'à 4 fois supérieur à la normale. L'hyperglycémie est un des symptômes
d'une grave maladie : le diabète sucré. L'augmentation de la glycémie n'est pas
mortelle en elle-même, mais entraîne de graves troubles métaboliques par
accumulation de substances toxiques. Le diabète a pour origine un
dysfonctionnement du pancréas, par exemple à cause d'une tumeur. Dans ce cas, le
pancréas ne produit plus ou plus assez d'insuline. Pour pallier ce déficit
hormonal, les patients atteints de diabète sucré doivent régulièrement
s'injecter de l'insuline afin de réguler leur glycémie.
Si une quantité excessive d'insuline est
injectée dans l'organisme, le taux de sucre diminue jusqu'à un niveau
dangereusement bas et provoque un choc insulinique. Le choc insulinique est
parfois utilisé pour le traitement de certaines maladies mentales.
En cas d'hyperglycémie, le glucose excédentaire
est éliminé dans les urines (glycosurie). Hyperglycémie et glycosurie ne sont
pas des symptômes fiables pour affirmer la présence d'un diabète. Toutes deux
peuvent survenir chez n'importe qui après un repas très abondant. Par contre, la
tolérance au glucose est un examen plus spécifique. Après l'ingestion de sucre,
tous les individus, qu'ils soient diabétiques ou non, présentent une
augmentation du taux de glucose sanguin. Mais ce taux reste élevé chez le
diabétique tandis qu'il baisse rapidement chez les autres.
Le métabolisme du sucre de la levure, un
champignon microscopique, est très comparable à celui existant chez l'Homme. La
levure dispose d'un complexe composé de douze enzymes, appelé zymase, pour
extraire l'énergie glucose. La plupart de ces enzymes, dont l'hexokinase, sont
identiques à celles qui participent au métabolisme du glucose chez l'Homme. La
principale différence se produit à la fin de la chaîne de réactions. Dans notre
organisme, le produit de décomposition du glucose appelé acide pyruvique est
converti en acide lactique tandis qu'il est transformé en alcool éthylique par
la zymase des levures. Voir Fermentation.
Le métabolisme des sucres n'est pas encore
totalement élucidé. Les recherches biochimiques actuelles utilisent très
largement les techniques de marqueurs isotopiques. Ces marqueurs, comme le
carbone 14 radioactif, permettent de suivre dans tout l'organisme le devenir des
sucres et d'analyser leur composition chimique étape après étape.
|