Diabète sucré
Pathogenèse du diabète sucré
L'insuline, hormone sécrétée par le pancréas, permet de
réguler le taux du glucose sanguin, qui fournit l'énergie nécessaire à de
nombreux processus métaboliques.Chez un sujet en bonne santé, lors de la
digestion (1), la glycémie augmente (2). Le pancréas sécrète de l'insuline (3)
qui permet aux cellules d'assimiler le glucose. L'insuline contribue en outre à
la transformation du glucose en glycogène, substance énergétique emmagasinée
dans le foie (4) et les muscles. Les hormones régulent l'insulinosécrétion en
faisant chuter le taux de sucre dans le sang (5). En retour, le pancréas produit
moins d'insuline (6).Chez un sujet atteint de diabète sucré, le pancréas ne
sécrète pas assez d'insuline ou l'organisme est incapable d'utiliser l'insuline
produite. Si, au terme de la digestion (A), le pancréas ne peut sécréter
suffisamment d'insuline (B), l'organisme est contraint de puiser son énergie
dans les graisses et non plus dans le glucose. Bien que partiellement excrétées
dans l'urine (D), des substances toxiques, appelées cétones, s'accumulent dans
le sang (E), ce qui contribue à l'apparition de l'acidocétose, maladie grave
pouvant entraîner le coma ou la mort. Si l'organisme s'avère incapable
d'utiliser correctement l'insuline, le glucose ne peut pénétrer dans les
cellules et circule librement dans l'organisme sans être assimilé. Un taux élevé
de sucre dans le sang (C) et dans l'urine (D) altère les défenses de l'organisme
contre l'infection et peut entraîner l'acidocétose.
diabète
sucré, maladie chronique provoquée par un trouble du métabolisme des
glucides et caractérisée par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang et
les urines.
En France, le diabète
sucré touche approximativement
1 500 000 personnes auxquelles il faut ajouter
5 000 diabétiques qui s’ignorent. Sa
fréquence continue de croître dans le monde,
parallèlement au vieillissement des populations et des
conditions de vie liées à l’alimentation
très riche en graisses et en glucose et à la
sédentarité. Le diabète sucré peut
endommager gravement les yeux, les reins, le cœur, les membres,
et représente un risque en cas de grossesse.
On distingue généralement deux types de diabète
sucré. Le type I ou diabète insulino-dépendant (DID), qui portait autrefois le
nom de diabète juvénile. Il touche surtout les enfants et les adolescents et
ferait partie des maladies auto-immunes. Il représente de 10 à 15 p. 100 des cas
de diabète et son évolution est très rapide. Le type II, ou diabète non
insulino-dépendant (DNID), également appelé diabète gras, se rencontre
généralement chez des personnes de plus de quarante ans et son évolution est
lente. On n’observe très souvent aucun symptôme clinique et seuls des taux de
glucose élevés dans le sang et les urines permettent de détecter la
maladie.
L'observation au microscope optique permet de
différencier les deux types de tissus du pancréas. Le tissu exocrine (en rose)
sécrète le suc pancréatique et participe à la digestion. Le tissu endocrine (en
gris, au centre) forme les multiples îlots de Langerhans, disséminés au sein du
pancréas exocrine, et sécrète notamment l'insuline, dont la production ou
l'utilisation par les cellules sont en cause dans le diabète sucré.
Le diabète est considéré comme un trouble dont
les origines sont multiples. Chez un sujet sain, le pancréas sécrète une
hormone, l’insuline, qui facilite la pénétration du glucose dans les tissus.
Chez le diabétique, la pénétration du glucose ne s’effectue pas correctement,
soit parce que la quantité d’insuline est insuffisante, soit parce que les
récepteurs cellulaires du glucose ne sont pas efficaces. Le sucre s’accumule
donc dans le sang et est évacué dans les urines. Le diabète de type I est
presque toujours dû à une diminution très importante ou à l’arrêt de la
production d’insuline. Dans le second type, le pancréas produit une quantité
considérable d’insuline, qui ne suffit cependant pas à satisfaire les besoins de
l’organisme, car les tissus sont résistants à l’action de cette hormone. Dans
certains cas, cette résistance est due à une obésité ancienne : une glycémie
élevée inactive les composants tissulaires cibles de l’insuline.
En l’absence de traitement, le diabète de
type I peut être rapidement fatal. Il s’accompagne d’une sensation de soif
intense, d’une perte de poids et d’une fatigue importante. Le glucose tissulaire
ne fournissant pas suffisamment d’énergie à l’organisme, celui-ci commence à
utiliser les graisses. Ce phénomène contribue à faire augmenter le taux de
cétones dans le sang et l’augmentation de l’acidité sanguine affecte la
respiration. Avant la découverte du traitement à base d’insuline dans les années
vingt, les patients mouraient généralement d’un coma diabétique. Dans les deux
types de diabète, la persistance d’une glycémie élevée peut entraîner des
troubles dont les conséquences sont difficiles à maîtriser.
En cas de grossesse, un diabète non traité
augmente le risque de mortalité du fœtus ou d’anomalie congénitale. En l’absence
de traitement, la longévité d’une personne diabétique est réduite d’un
tiers.
En l’absence de tout symptôme, le dépistage du
diabète de type II s’effectue par la détermination du taux de glucose dans
l’urine. Lorsque ce taux est élevé, la glycémie à jeun est déterminée, puis le
sujet subit un test de tolérance au glucose au cours duquel on détermine la
glycémie après absorption d’une grande quantité de sucre.
Rétinopathie diabétique
Les personnes atteintes de diabète présentent le risque
de développer une maladie des yeux appelée rétinopathie diabétique. Cette
pathologie résulte d'une altération des vaisseaux sanguins de la rétine, le
tissu photosensible qui tapisse l'intérieur de l'œil. Mais des traitements
médicamenteux sont capables de prévenir ces troubles visuels.
Le traitement vise à maintenir une glycémie
normale. Les personnes diabétiques peuvent ainsi mener une vie normale et
échapper aux éventuelles complications à long terme. Dans les cas où la
production d’insuline est faible ou nulle, le traitement consiste à injecter de
l’insuline et à suivre un régime alimentaire adapté. Il faut alors prendre des
repas et des collations tout au long de la journée afin de ne pas « noyer »
l’apport d’insuline et consommer des aliments contenant des polysaccharides (qui
augmentent la glycémie plus lentement) plutôt que des sucres simples comme le
saccharose, le fructose et le lactose, petites molécules rapidement disponibles
pour l’organisme, qui augmentent rapidement la glycémie. Dans les cas de diabète
de type II, dont la majorité des malades accusent au moins un excès de poids
modéré, le traitement consiste essentiellement à suivre un régime alimentaire, à
perdre du poids et à faire du sport. La perte de poids semble en partie diminuer
la résistance tissulaire à l’insuline. Si la glycémie demeure élevée, le
traitement peut également comporter des injections d’insuline ou la prescription
de médicaments hypoglycémiants ou antidiabétiques comme les biguanides et les
sulfamides hypoglycémiants permettant d’abaisser le taux de sucre.
Certains patients diabétiques sont munis d’une
pompe à insuline qui distribue des quantités d’insuline appropriées aux besoins
de l’organisme. Ces pompes permettent un meilleur contrôle de la glycémie, mais
on observe parfois des complications sérieuses comme une cétoacidose ou une
infection au niveau du site d’injection.
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COMPLICATIONS DU
DIABÈTE |
Le diabète est responsable de nombreuses
complications. On estime à 10 p. 100 le nombre de dialysés diabétiques en
France, dont 70 p. 100 sont des diabétiques non insulino-dépendants. Le diabète
est responsable de rétinopathies et représente la première cause de cécité avant
50 ans. Il peut engendrer des atteintes des artères (arthériopathie) et des
nerfs (neuropathie) des membres inférieurs, cause d’une mauvaise irrigation et
de problèmes de podologie. Ceux-ci peuvent être corrigés par le port de semelles
thermomoulées. Certaines nécroses conduisent à des amputations d’orteil, de
pied, ou de jambe. En France, 4 000 amputations annuelles sont dues au diabète.
Des retentissements cardiaques entraînent des occlusions des artères,
nécessitant des pontages coronariens (10 à 20 p. 100 des cas).
La prévention du diabète comprend la
prévention primaire qui consiste à empêcher la survenue de la maladie chez les
sujets sains, et la prévention secondaire destinée aux diabétiques et visant à
retarder ou à éviter l’aggravation de la maladie et ses complications.
Dans tous les cas, une activité physique
favorise un équilibre glycémique stable et prévient les complications
cardio-vasculaires. La perte de poids chez les sujets en surcharge pondérale
permet d’améliorer la glycémie. Ceci rend nécessaire un régime hypocalorique
avec diminution des apports en glucides et en lipides mais plutôt riche en
fibres.
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