Organiser une recherche documentaire
Inutile d’espérer préparer un dossier ou un exposé dans
la nuit qui précède l’échéance !
Si le temps imparti est de deux, trois ou quatre
semaines (parfois beaucoup plus pour un mémoire de fin d’année), il faut savoir
l’utiliser au mieux.
Pourquoi ? Parce que la recherche est un processus
long. Il ne faut pas simplement prévoir le temps nécessaire aux recherches
(en bibliothèque par exemple) et à l’écriture. Il en faut aussi pour l’étape
intermédiaire de maturation et de structuration des idées, qui est
indispensable.
Selon l’expérience de chacun, chacune de ces trois
phases (recherche, structuration et écriture) peut prendre plus ou moins de
temps mais, pour mettre le plus de chances de son côté, mieux vaut leur réserver
autant de temps que possible.
Attention, cependant, à ne pas se lancer à l’aveuglette
aussitôt le sujet recopié. Il est, en fait, nécessaire d’ajouter une première
phase préliminaire aux trois déjà citées, peut-être moins longue mais tout aussi
indispensable : l’organisation du travail.
1. Pour commencer : bien lire l’énoncé du devoir
Commencer par lire l’énoncé du devoir relève du bon
sens, mais pour que cette lecture soit efficace et « ne tombe pas à côté », il
faut le lire très attentivement, en ce demandant quels sont les mots importants
et ce que le professeur attend exactement.
→ Après la première lecture, faites-en une deuxième
en relevant les mots importants. Pour cela, deux solutions sont à votre
disposition : vous pouvez souligner les mots importants dans le sujet, ou
bien les recopier sur un brouillon, ce qui aide à bien se les approprier.
→ Ensuite, préparez une fiche résumant les consignes à
respecter. Pour cela, vous pouvez notamment répondre aux quatre questions
suivantes :
- Combien de temps avez-vous à votre disposition ?
- Quel sujet devez-vous traiter ?
- Quel type de travail devez-vous effectuer (dossier ou exposé) ?
- Quelle(s) source(s) devez-vous/pouvez-vous utiliser ? (parfois, le sujet
donne des pistes)
→ Cette fiche jouera le rôle d’un « contrat » qui vous
permettra de vérifier tout au long du travail que ce que vous faites correspond
bien à ce que le professeur a demandé. Pour que cette fiche soit utile et
utilisable, il faut la ranger dans un endroit précis, toujours le même et
facilement accessible (vous pouvez par exemple l’afficher au-dessus de votre
bureau de façon à pouvoir vous y référer facilement).
2. Formuler le sujet général de la recherche
Un sujet de recherche peut être soit imposé, soit libre.
Les deux types de sujets ont leurs contraintes et leurs
pièges, mais il est dans tous les cas nécessaire de formuler précisément son
sujet de recherche afin d’éviter de partir dans toutes les directions et donc de
« s’éparpiller ».
2.1 Le sujet imposé
Lorsque le sujet est imposé, il est relativement facile
de l’énoncer. Il faut cependant que vous vous l’appropriiez, que vous le
reformuliez avec vos propres mots pour mieux le comprendre et démarrer plus
facilement votre recherche :
→ transformez le thème de recherche donné par votre
professeur en une ou plusieurs questions : ceci vous permettra de mieux cerner
le sujet ;
→ inscrivez ces questions sur une fiche : celle-ci vous
servira de « fiche directrice » pour votre travail (qu’il vous faudra modifier
en fonction de chacune des étapes de votre cheminement).
Ces questions constituent le point de départ de votre
travail de recherche, une direction générale qui vous permettra de ne pas vous
perdre et de ne pas vous engager dans le hors sujet.
2.2. Le sujet libre
Un sujet libre peut a priori paraître plus
attrayant, puisqu’il permet de parler des sujets que l’on trouve les plus
intéressants ou que l’on connaît le mieux. Attention pourtant à ne pas vous
laissez piéger !
En effet, sur un sujet qui vous intéresse par ailleurs,
vous pouvez être entraîné à vous laisser distraire par de nombreux détails et,
par conséquent, vous lancer dans des recherches qui vous prendront beaucoup de
temps, mais qui seront des digressions inutiles (voire hors sujet) pour l’exposé
ou le dossier que vous devez rendre. Par ailleurs, avec un sujet que vous
connaissez bien, vous pouvez tomber dans le piège d’oublier que les autres
élèves ne le connaissent pas forcément, ou pas aussi bien, et de présenter un
exposé que personne ne comprendra parce qu’il sera trop « pointu » et aura omis
les notions ou éléments de base.
Un sujet libre est donc un sujet « risqué » qui en
appelle d’abord à la vigilance. Il nécessite d’apprendre à se limiter, à
définir un cadre de recherche strict… et à savoir s’y tenir !
→ Comment choisir un sujet libre ?
En fait, un sujet libre ne l’est jamais totalement… Il
s’inscrit au moins dans une discipline ou un groupe de disciplines, qui peuvent
fournir un premier cadre et quelques premières pistes.
Avant de choisir un sujet, partez ce que vous savez
déjà, de ce qui est immédiatement disponible (vos cours, vos livres
scolaires, un dictionnaire, une encyclopédie, un article de revue, etc.)
À partir de ces matériaux, dégagez quelques
pistes qui vous paraissent intéressantes à explorer. Ensuite, testez-en la
faisabilité en vous posant les questions suivantes :
- L’énoncé du sujet choisi est-il clair ? (on doit pouvoir formuler clairement
ce à quoi il se rapporte)
- L’énoncé du sujet choisi est-il précis ? (on doit pouvoir préciser ses
limites, c’est-à-dire ce que l’on va traiter et ce que l’on ne va pas traiter)
- Les sources nécessaires aux recherches sur ce sujet sont-elles facilement
accessibles ? (si l’on doit passer trop de temps à rechercher des ressources
traitant de ce sujet, il risque de nous en manquer pour rédiger et préparer le
dossier)
- Avez-vous assez de temps pour traiter ce sujet ? (n’est-il pas trop vaste ?)
- Le sujet choisi est-il à même de répondre aux consignes du professeur ?
3. Préparer son « plan de bataille »
Pour vous aider, notez, sur un agenda ou un calendrier,
le planning de vos recherches et de l’élaboration de votre travail.
Ce planning doit prendre en compte :
- les échéances imposées par le professeur
- les autres obligations auxquelles vous devez faire face (autres devoirs,
obligations personnelles, etc.)
- les diverses contraintes matérielles auxquelles vous pouvez être confronté
(horaires d’ouverture de la bibliothèque, disponibilité de la salle
informatique, etc.)
- les pauses « physiologiques » indispensables (sommeil, repas, activités
sportives, etc.)
Le temps disponible doit ensuite être réparti entre les
trois « temps » de la recherche :
- le temps de la recherche au sens strict ;
- le temps de la maturation et de la structuration des idées ;
- le temps de l’écriture.
Il n’y a pas une bonne méthode d’organisation du temps.
Tout dépend des préférences et surtout de l’expérience de chacun. Pour débuter,
prévoyez de consacrer environ 1/3 du temps disponible à chacune des trois
phases, en veillant à :
- ne pas laisser déborder la phase de recherche sur les deux autres ;
- ne surtout pas négliger la phase de maturation et de structuration des
idées ;
- garder suffisamment de temps à la fin pour effectuer le travail de
vérification et de relecture, indispensable ;
- prévoir une « circulation » entre les trois phases, qui ne sont pas
indépendantes mais fonctionnent en boucle, ou plutôt en spirale : recherche —
maturation — écriture — recherche — maturation — écriture, etc. ;
- ne pas oublier que tout prend toujours plus de temps qu’on ne l’avait
prévu… Par conséquent, pensez à garder un peu de « souplesse » dans votre
planning de façon à pouvoir y faire rentrer toutes les étapes de votre travail,
malgré le retard pris sur certaines tâches.
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