Ecrivez-nous
|
encre
encre, substance liquide ou visqueuse contenant des pigments, utilisée pour l'écriture, l'imprimerie et le dessin. La composition et la consistance de l'encre varient selon sa destination. Cependant, toutes les encres contiennent deux composants de base : un pigment, c'est-à-dire un colorant, et un « véhicule », c'est-à-dire une substance dans laquelle le colorant est délayé.
L'invention de l'encre de Chine, composée de noir de fumée additionné de gélatine et de camphre, remonterait à 2 500 ans av. J.-C. ; celle-ci est pratiquement indélébile, car le carbone contenu dans le noir de fumée, chimiquement inerte, ne subit aucune altération sous l'action de la lumière. L'encre de fer s'obtient en ajoutant un sel de fer, en général du sulfate ferreux, à un mélange d'acide gallique et de tanin additionné d'eau. Le fer, l'acide gallique et le tanin se combinent pour former du tannate de fer. Ce composé chimique est peu coloré au moment de son application sur le papier ; cependant, lorsque l'encre sèche, le tannate ferreux soluble s'oxyde au contact de l'air et se transforme en tannate ferrique insoluble, de couleur noire. Pour permettre aux utilisateurs de voir l'encre, encore inoxydée quand ils écrivent, on la teinte habituellement en bleu. L'encre de noix de galle fut fréquemment utilisée au Moyen Âge ; cependant, celle-ci altère le papier et jaunit avec le temps. Pour les stylos à plume, on fabrique des encres spéciales, qui contiennent des agents mouillants. Cette composition permet à l'encre de s'écouler aisément et de pénétrer dans le papier en séchant immédiatement. Quant à l'encre utilisée dans les stylos à bille, elle appartient à la même catégorie que les encres d'imprimerie.
Les premières encres d'imprimerie utilisées en Europe se composaient de noir de fumée mélangé à du vernis ou à de l'huile de lin bouillie. Les encres de couleur n'apparurent qu'à la fin du XVIIIe siècle. Plus tard, on créa différentes qualités de vernis adaptés aux divers types de papier et de presse. Avec l'invention des systèmes d'impression en continu, les vernis cédèrent la place aux huiles minérales. Enfin, le procédé utilisé de nos jours consiste à délayer un pigment dans un véhicule, à réduire en poudre le résultat obtenu dans un moulin équipé de rouleaux, à y ajouter des agents siccatifs, puis à filtrer le mélange obtenu. Les encres d'imprimerie se rapprochent davantage de la peinture que les encres destinées à l'écriture manuelle, car elles se composent de pigments solides dispersés dans un liquide gras et sont par conséquent moins fluides. Il en existe plusieurs sortes, que l'on choisit en fonction de la technique d'impression et du papier utilisés, ainsi que de la vitesse souhaitée. L'encre noire d'imprimerie la plus simple, employée dans les méthodes typographiques traditionnelles, est composée de noir de carbone et d'huile de lin, additionnés d'un produit siccatif afin de réduire la durée du séchage. En revanche, les techniques d'impression les plus complexes peuvent nécessiter jusqu'à quinze ingrédients, conçus pour améliorer les performances, l'aspect et la durabilité des encres.
Il existe plusieurs catégories d'encres pour duplication : certains appareils à polycopier fonctionnent avec une encre composée d'une forte concentration de colorant, dilué dans de la glycérine (voir Glycérol) ou de l'alcool. Dans d'autres, on utilise une encre à base de noir de fumée, ou noir de carbone, délayé dans un véhicule à base d'huile. Quant à l'encre des rubans de machine à écrire et des tampons encreurs, elle contient un mélange de pigments et d'eau, additionné d'une dose suffisante de glycérine pour qu'elle ne sèche pas tant qu'elle se trouve sur le ruban ou sur le tampon. Plusieurs machines de bureau utilisent des substituts d'encre. Les photocopieurs (voir Bureautique ; Xérographie) de même que les imprimantes laser utilisent du toner. Certains télécopieurs fonctionnent avec du papier thermique.
Les encres indélébiles, comme celles qu'on utilise pour marquer le linge, contiennent du nitrate d'argent : exposées à la chaleur, à la lumière ou à une action chimique, elles laissent des dépôts d'argent de couleur noire sur les tissus. D'autres encres employées pour le marquage reposent sur des teintures sensibles à certains traitements. Ainsi, de nombreuses substances servent d'encre sympathique, c'est-à-dire qu'elles permettent d'écrire des messages secrets, car elles ne laissent apparemment aucune trace. Il suffit de chauffer le papier pour les rendre visibles. On utilise à cet effet du lait, du jus de citron ou une solution de chlorure de cobalt, qui a la propriété de tourner au bleu sous l'action de la chaleur, puis de s'éclaircir en refroidissant. D'autres encres sympathiques restent définitivement visibles après un traitement aux rayons ultraviolets ou une réaction à certains produits chimiques. Il existe encore plusieurs variétés d'encre : l'encre de reliure, utilisée sur le plastique et sur les couvertures de livres ; les encres flexographiques, pour écrire sur des transparents ou des matériaux en plastique (sur la Cellophane par exemple, on se sert d'une encre à base d'aniline) ; des encres spéciales pour le marbre ou le verre ; des encres métalliques, composées de poudre de métal mélangée à de la gomme arabique ; enfin, les encres magnétiques faites d'oxyde de fer en suspension dans un véhicule à haute viscosité permettent à des machines spécialisées de détecter certaines signalisations, et sont utilisées, par exemple, dans le tri de chèques bancaires. |