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UNIX
UNIX, système d’exploitation multi-utilisateur et multitâche dont dérivent des dizaines d’autres systèmes d’exploitation. Utilisable sur de nombreux types de plates-formes, UNIX est apprécié dans le monde de l’informatique pour sa portabilité, son niveau de sécurité élevé, sa stabilité et sa puissance depuis le début des années 1970.
En 1965, les laboratoires Bell (ou Bell Labs) et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) se lancent dans le développement de Multics (Multiplexed Information and Computing Service), un système d’exploitation multitâche et multi-utilisateur destiné à l’ordinateur central (GE-645) de la société General Electric. Mais le programme ne connaît pas le succès commercial escompté par General Electric et le ministère de la Défense américain, commanditaires du projet. Bien que la direction des laboratoires Bell décide de ne plus investir dans le développement du système d’exploitation, une partie des programmeurs du département de recherches en informatique, parmi lesquels Ken Thompson, Dennis Ritchie, Doug McIlroy, et Joseph Ossanna, persévère dans ses travaux de manière quasi informelle. L’ordinateur GE-645, utilisé jusque-là et sur lequel Ken Thompson travaille parallèlement à la création d’un jeu de simulation de voyages dans le Système solaire (intitulé Space Travel), est alors repris à l’équipe de programmeurs. Ken Thompson, qui ne parvient pas à convaincre la direction des laboratoires Bell d’investir dans une nouvelle machine, décide de se procurer un mini-ordinateur d’occasion (DEC PDP-7). Avec l’aide de Dennis Ritchie, il réécrit le programme de son jeu, Space Travel, pour l’adapter au nouvel équipement et constate une nette amélioration de la fluidité et du confort d’utilisation. Stimulés par ce succès, les deux chercheurs écrivent, toujours pour le DEC PDP-7, une série de programmes utilitaires (un programme pour l’impression, la copie, un éditeur de texte, un assembleur, un interpréteur de commandes, etc.) qui finissent par former un système de fichiers cohérent, puis un véritable système d’exploitation multitâche et multi-utilisateur. Le nom de ce système est trouvé en 1970, lors d’une démonstration du système : les programmeurs ne parvenant pas à connecter un second utilisateur, l’informaticien Brian Kernighan fait alors un jeu de mots fondé sur « Multics » et « unique utilisateur » ; le jeu de mots « Unics » (rapidement renommé UNIX) restera. La même année 1970, les développeurs d’UNIX reçoivent enfin un soutien financier de la part des laboratoires Bell. Trois ans plus tard, pour le rendre portable (capable de fonctionner dans différents environnements) et permettre à d’autres développeurs d’en créer des dérivés (appelés « Unices »), ils réécrivent le code d’UNIX en langage C, simplifiant du même coup les modifications lorsqu’il s’agit de l’installer sur un nouveau type de machines. Dès lors, UNIX devient un produit standard qui servira de socle à une multitude de systèmes d’exploitation dont les plus connus sont Mac OS X et Solaris. Quand à Linux, contrairement à l’idée reçue, il ne s’agit pas d’un unices mais d’une version inspirée par UNIX (appelé « Unix-like » ou encore « unixoïde »), car son code est différent du système de Ken Thompson.
UNIX peut être utilisé par plusieurs utilisateurs en simultané et chacun de ces utilisateurs peut travailler avec plusieurs programmes à la fois (multi-utilisateur et multitâche). UNIX peut être implémenté sur un serveur de réseau aussi bien que sur un poste isolé. Écrit en langage C, il peut fonctionner sur n’importe quel ordinateur sur lequel un compilateur C est installé. Son code est accessible et modifiable. C’est principalement pour ces deux raisons que l’on qualifie habituellement UNIX de système « ouvert ». Cependant, cette ouverture est à l’origine de quelques problèmes. En effet, dès les années 1970, chaque fabricant d’ordinateur a commercialisé sa propre version dérivée d’UNIX : une version optimisée pour un ordinateur donné, qui ne prenait pas en considération les questions de compatibilité avec un ordinateur fondé sur une architecture différente et tournant sous une autre version dérivée d’UNIX. À partir de 1984, le standard POSIX ISO/IEC 9945 voit le jour afin de tenter de résoudre, entre autres, ces problèmes de compatibilité. Dorénavant, tout système d’exploitation fondé ou dérivé d’UNIX est soumis — avec plus ou moins de succès — aux tests POSIX. Il existe ce qu’on appelle une « philosophie UNIX » que Dough McIlroy, l’un des pères d’UNIX, définit ainsi : « Écrire des programmes qui ne font qu’une chose et qui la font bien ; écrire des programmes compatibles entre eux ; écrire des programmes pour travailler avec du texte car le texte est une interface universelle. »
Depuis son développement, UNIX a donné naissance à tant de versions dérivées, hybrides ou encore d’Unix-like, que la lecture d’une liste exhaustive en est fastidieuse. Il est préférable de s’en tenir aux versions qui ont fait leurs preuves et qui sont encore utilisées. À l’heure actuelle, la filiation établie d’UNIX est composée de trois grands groupes : les UNIX BSD (Berkeley Software Distribution, développé à l’origine par des chercheurs de l’université de Californie, Berkeley) et leur dérivés (FreeBSD, NetBSD, Mac OS X, OpenBSD) ; les UNIX System V (AIX, HP-UX, IRIX, UnixWare) ; et, pour finir, les hybrides (Linux, Solaris). |