Mode du réel, l'indicatif est le mode qui permet le mieux de situer une action dans le temps. Il compte d'ailleurs huit temps verbaux (beaucoup plus que n'importe quel autre mode) ! Parmi eux, on distingue les temps simples (la forme verbale est en un mot) des temps composés (la forme verbale est en deux mots).

Quels sont donc ces temps simples et comment conjugue-t-on un verbe à chacun de ces temps ?

Le présent situe les faits au moment de l'énonciation.

C'est le temps le plus employé, dans la langue orale en particulier, et c'est sans doute aussi celui qui offre la plus grande diversité de formes.

Aux trois personnes du pluriel du présent, tous les verbes, sauf les verbes avoir, être, faire et dire, prennent les terminaisons -ons, -ez, -ent.

Voici maintenant les seules formes qui font exception (en italique) :

Aux trois personnes du singulier du présent, les terminaisons dépendent du groupe du verbe.

Si le verbe est du 1^er groupe (infinitif en -er), les terminaisons sont -e, -es, -e. Attention, ces terminaisons ne s'entendent pas toujours : je crie, tu cries, il crie.

Si le verbe n'est pas du 1^er groupe, les terminaisons sont dans la plupart des cas -s, -s, -t : je finis, tu finis, il finit ; je pars, tu pars, il part.

— les verbes avoir et être présentent des formes spécifiques ;

— si le verbe est en -dre, mais pas en -indre ni en -soudre, les terminaisons sont -ds, -ds, -d : je prends, tu prends, il prend ;

— les verbes pouvoir, vouloir, valoir prennent les terminaisons -x, -x, -t : je peux, tu peux, il peut ;

— les verbes couvrir, cueillir, offrir, ouvrir, souffrir ont aux trois personnes du singulier les mêmes terminaisons que les verbes du 1^er groupe.

Voici le résumé des remarques précédentes sous forme de tableau :

La plupart des verbes du 1^er groupe ont un radical stable, cependant il faut savoir que :

— les verbes en -cer, comme lancer, prennent une cédille sous le c devant la terminaison -ons : nous lançons ;

— les verbes en -ger, comme manger, prennent un e après le g devant la terminaison -ons : nous mangeons ;

— les verbes en -oyer et -uyer, comme nettoyer et essuyer, changent l'y en i devant un e muet : j'essuie, tu essuies, il essuie, ils essuient ;

— la plupart des verbes en -eler et -eter, comme appeler et jeter, doublent la consonne l ou t devant un e muet : j'appelle, tu appelles, il appelle, ils appellent.

Pour les verbes du 2^e groupe, on ne note qu'une seule variation mais systématique : l'adjonction des lettres ss aux trois personnes du pluriel : je finis, nous finissons, vous finissez, ils finissent.

Les verbes du 3^e groupe présentent le plus souvent plusieurs radicaux (deux ou même trois). Voici quelques exemples :

Le futur situe les faits dans l'avenir.

Les terminaisons du futur se caractérisent par la présence systématique de la consonne r  : -rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront.

Remarque : ces terminaisons évoquent celles du présent du verbe avoir : j'ai, tu as, il a, nous avons, vous avez, ils ont. C'est comme si les terminaisons du verbe avoir s'ajoutaient à l'infinitif du verbe ; cela est vrai pour tous les verbes du 1^er et du 2^e groupe et pour certains verbes du 3^e groupe : je crierai, je finirai, je partirai.

Il faut prendre garde de ne pas oublier l'e muet quand on écrit le futur des verbes du 1^er groupe en -éer (créer), -ier (crier), -ouer (jouer), -uer (saluer) : je créerai, je jouerai, je saluerai.

Comme au présent, les verbes en -oyer et -uyer, comme nettoyer et essuyer, changent l'y en i devant un e muet : j'essuierai, etc.

La plupart des verbes en -eler et -eter, comme appeler et jeter, doublent la consonne l ou t devant un e muet : j'appellerai, etc.

Les verbes courir, mourir, voir, pouvoir et envoyer s'écrivent avec deux r au futur : je courrai, il mourra, nous verrons, vous pourrez, ils enverront.

Les verbes avoir, être et d'autres verbes du 3^e groupe (faire, savoir, venir, etc.) forment leur futur sur un radical particulier : j'aurai, je serai, je ferai, je saurai, je viendrai, etc.

L'imparfait situe les faits dans le passé.

Les terminaisons de l'imparfait sont : -ais, -ais, -ait, -ions, iez, -aient.

Remarque : pour certains verbes, notamment ceux en -ier et -yer, le i des terminaisons -ions et -iez ne s'entend pas bien. Il ne faut pourtant pas l'oublier à l'écrit : nous criions, vous balayiez.

Les verbes en -cer, comme lancer, prennent une cédille sous le c devant les terminaisons -ais, -ait, -aient : je lançais, tu lançais, ils lançaient.

Les verbes en -ger, comme manger, prennent un e après le g devant les terminaisons -ais, -ait, -aient : je mangeais, tu mangeais, ils mangeaient.

Le radical de l'imparfait des verbes du 3^e groupe se déduit de la 1^re personne du pluriel du présent ; par exemple pour connaître : nous connaissons, je connaissais.

Le passé simple situe les faits dans le passé.

Les terminaisons du passé simple dépendent du groupe du verbe :

les verbes du 1^er groupe prennent les terminaisons -ai, -as, -a, -âmes,-âtes, -èrent : je criai, il cria, ils crièrent ; attention, la 1^re personne du singulier du passé simple se distingue de celle de l'imparfait par l'absence d's final.

les verbes du 2^e groupe prennent les terminaisons -is, -is, -it, -îmes,-îtes, -irent : je finis, il finit, ils finirent  ; on constate que les trois personnes du singulier sont identiques à celles du présent ;

les verbes du 3^e groupe prennent les terminaisons -is, -is, -it, -îmes,-îtes, -irent, comme ceux du 2^e groupe (je partis, il partit, ils partirent) ou les terminaisons -us, -us, -ut, -ûmes,-ûtes, -urent : je courus, il courut, ils coururent.

Cas particulier : les verbes tenir, venir et ceux de la même famille prennent les terminaisons -ins, -ins, -int, -înmes,-întes, -inrent.

Voici le résumé des remarques précédentes sous forme de tableau :

Les verbes en -cer, comme lancer, prennent une cédille sous le c devant les terminaisons commençant par a : je lançai, il lança.

Les verbes en -ger, comme manger, prennent un e après le g devant les terminaisons commençant par a : je mangeai, il mangea.

Les verbes avoir, être et beaucoup d'autres verbes du 3^e groupe (acquérir, connaître, résoudre, savoir, vivre, etc.) forment leur passé simple sur un radical particulier : j'eus, je fus, j'acquis, je connus, je résolus, je sus, je vécus, etc.