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Le verbe

Le mot verbe vient du latin verbum qui signifie « parole ». De fait, c'est autour de ce mot, exprimant une action ou un état, que s'organise une phrase verbale simple (ou une proposition dans une phrase complexe). Le verbe est aussi le seul mot d'une phrase qui puisse être conjugué.

En quoi consiste précisément cette caractéristique ? Quelles sont les différentes catégories de verbes ? Quel rôle le verbe joue-t-il dans la phrase ?

1. Les variations du verbe

Un verbe peut présenter des formes très variées ; celles-ci constituent sa conjugaison. Toutes les formes simples se décomposent en un radical, qui indique l'idée exprimée par le verbe (dans il chantait, le radical est chant-), et une terminaison qui indique la personne, le mode et le temps du verbe ; ainsi, la terminaison -ait dans il chantait indique que le verbe est à l'indicatif imparfait, 3e personne du singulier.

Remarque : le radical d'un verbe peut subir de légères variations selon les modes et les temps mais il a toujours la même signification.

1.1. Les variations selon la personne

Un verbe peut se conjuguer à six personnes. On distingue trois personnes au singulier (je chante, tu chantes, il chante) et trois personnes au pluriel (nous chantons, vous chantez, ils chantent). À chacune correspond une ou des terminaisons particulières ; on peut ainsi noter qu'un verbe à la 3e personne du pluriel se termine toujours par les lettres -nt, quel que soit le groupe du verbe, le mode et le temps.

Remarque : les verbes conjugués à un mode impersonnel ne varient pas en personne.

1.2. Les variations selon le mode

Le mode du verbe dépend du point de vue du locuteur par rapport à l'énoncé. Le verbe est :

— à l'indicatif si l'action est présentée comme certaine (ex. : Il chante en se rasant),

— au subjonctif si elle est présentée comme éventuelle, simplement envisagée par l'esprit (ex. : Pourvu que vous chantiez juste !),

— au conditionnel si elle est présentée comme soumise à une condition (ex. : Si tu te concentrais, tu chanterais juste),

— à l'impératif si elle fait l'objet d'un commandement (ex. : Chante en mesure !).

Ces quatre modes personnels s'opposent aux deux modes impersonnels, l'infinitif et le participe, qui ne connaissent pas de variations en personne.

À chaque mode correspondent plusieurs temps.

1.3. Les variations selon le temps

Pour chaque mode, il faut distinguer les temps simples (la forme verbale active est en un seul mot) des temps composés (la forme verbale active est en deux mots).

Le temps composé se forme avec l'auxiliaire conjugué au temps simple correspondant, suivi du participe passé du verbe.

À chaque temps simple correspond un ensemble de terminaisons.

1.4. Les variations selon la voix

Les verbes transitifs directs (voir le 2e paragraphe de la partie II) peuvent être conjugués à la voix active mais également à la voix passive. À la voix active, le sujet effectue l'action exprimée par le verbe (ex. : Le chef de chœur dirige les choristes), tandis qu'à la voix passive il la subit (ex. : Les choristes sont dirigés par le chef de chœur). On remarque qu'à la voix passive, la forme verbale est composée de l'auxiliaire être conjugué au temps du verbe actif et suivi du participe passé de ce verbe.

2. Les différentes catégories de verbes

2.1. Les trois groupes de conjugaison

On classe les verbes en trois groupes selon leur modèle de conjugaison :

— les verbes du 1er groupe (verbes en -er, sauf aller) se conjuguent comme chanter ; ce sont les plus nombreux de la langue française ; leur conjugaison est régulière ;

— les verbes du 2e groupe (verbes en -ir qui se terminent par -issant au participe présent) se conjuguent comme finir ; eux aussi ont une conjugaison régulière ;

— les verbes du 3e groupe regroupent tous les autres verbes (aller + verbes en -ir, en -oir et en -re) ; leur conjugaison présente de nombreuses irrégularités.

2.2. Les différentes constructions d'un verbe

On oppose les verbes d'action (les plus nombreux) aux verbes d'état : être, sembler, paraître, devenir, etc. qui expriment un état ou un devenir. Les seconds sont en général suivis d'un attribut du sujet.

Ex. : Le public est enthousiaste et applaudit la chanteuse à tout rompre. Est est un verbe d'état ; il est suivi de l'attribut du sujet enthousiaste. Applaudit est un verbe d'action.

Parmi les verbes d'action, il y a les verbes transitifs qui se construisent avec un complément d'objet (c'est le cas d'applaudit dans l'exemple précédent) et les verbes intransitifs qui se suffisent à eux-mêmes.

Seuls les verbes transitifs directs, qui se construisent avec un complément d'objet direct, peuvent être mis à la voix passive.

Remarque : un même verbe peut se construire de façons différentes ; par exemple, le verbe paraître est, selon le cas, un verbe d'état (Sa voix paraît bien posée) ou un verbe d'action intransitif (Ce journal consacré à l'opéra ne paraît que tous les mois).

3. Le verbe, noyau de la phrase verbale

C'est autour du verbe que s'organise une phrase verbale simple ou une proposition dans une phrase complexe. C'est lui qui donne leur fonction aux autres groupes de la phrase.

Analysons la phrase suivante.

« Première chanteuse sud-africaine à connaître un succès international, Myriam Makeba présente, au cours d'une de ses trop rares visites parisiennes, les titres de son nouvel album. » (D'après le Monde, supplément Aden, semaine du 24 au 30 mai 2000)

La phrase a pour noyau le verbe présente ; par rapport à ce verbe :

— le groupe Première chanteuse […], Myriam Makeba occupe la fonction de sujet ;

— le groupe les titres de son nouvel album occupe la fonction de complément d'objet (présente est un verbe d'action transitif),

— le groupe au cours d'une de ses trop rares visites parisiennes occupe la fonction de complément circonstanciel.
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