Envoyez-nous vos commentaires, merci bien  Tél.: (237) 75 03 37 54   E-mail.: info@thomasta.com
 

Ecrivez-nous

Accueil
Classe de 6e
Les  discours et les textes

Enoncé et énonciation (1)

Les fonctions des discours

Le début d'un récit

Les descriptions dans un récit

Les dialogues dans un récit

Les outils de la langue
Approche des genres littéraires
Texte à l'étude
Classe de 6e
Classe de 5e
Classe de 4e
Classe de 3e
Classe de 2nde
Classe de 1re
Classe de Terminale
Annales
Livres
Logiciels
Les registres de langue

Selon la personne à qui l'on s'adresse, les circonstances, la nature des propos que l'on tient, on ne s'exprime pas de la même manière. On distingue habituellement trois registres de langue : les registres courant, soutenu et familier.

Comment les emploie-t-on ? Quels critères permettent de les distinguer ?

1. Les trois registres de langue

1.1. Le registre soutenu

Le registre soutenu correspond à une langue réfléchie et élaborée. C'est le registre utilisé traditionnellement dans les œuvres littéraires. On l'emploie également, à l'oral comme à l'écrit, lorsque les relations sociales imposent une certaine distance.

1.2. Le registre courant

Le registre courant est celui de la langue orale et de la langue écrite usuelles. C'est le registre utilisé notamment dans la presse, dans la correspondance non officielle… ou dans une copie d'élève.

1.3. Le registre familier

Le registre familier est employé dans la conversation avec des proches ; le locuteur n'a pas besoin de se soucier de s'exprimer correctement. Ce registre est donc plutôt réservé à la langue orale ; cependant on peut en faire un usage littéraire. Les romanciers contemporains, en particulier, y font souvent appel quand ils rapportent les paroles de certains de leurs personnages.

Ex. : « Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé. Pas possible, ils se nettoient jamais. Dans le journal, on dit qu'il y a pas onze pour cent des appartements à Paris qui ont des salles de bains, ça m'étonne pas, mais on peut se laver sans. Tous ceux là qui m'entourent, ils doivent pas faire de grands efforts. » (Raymond Queneau, Zazie dans le métro)

2. Les différences de vocabulaire

2.1. Le registre soutenu

Le registre soutenu se caractérise par un vocabulaire précis, varié, nuancé.

Ex. : Il vient d'acquérir une magnifique automobile.

2.2. Le registre courant

Les mots utilisés dans le registre courant appartiennent au vocabulaire quotidien, c'est-à-dire à un vocabulaire correct, pouvant être compris par le plus grand nombre, mais pas très recherché.

Ex. : Il vient d'acheter une belle voiture.

2.3. Le registre familier

Le registre familier fait appel à des mots qualifiés de familiers (fam.), voire de populaires (pop.), dans le dictionnaire.

Ex. : Il s'est payé une super bagnole.

On y rencontre, en particulier, des mots abrégés (par exemple, télé au lieu de télévision), de nombreuses expressions imagées (par exemple, casser sa pipe pour mourir).

3. Les différences de syntaxe

3.1. Le registre soutenu

La langue de registre soutenu est riche en phrases complexes et en tournures élaborées.

Ex. : « Ma seule consolation, quand je montais me coucher, était que maman viendrait m'embrasser quand je serais dans mon lit. Mais ce bonsoir durait si peu de temps, elle redescendait si vite, que le moment où je l'entendais monter, puis où passait dans le couloir à double porte le bruit léger de sa robe de jardin en mousseline bleue, à laquelle pendaient de petits cordons de paille tressée, était pour moi un moment douloureux. » (Marcel Proust, Du côté de chez Swann)

Elle emploie tous les temps et tous les modes, notamment :

— le passé simple de l'indicatif pour raconter ;

— l'imparfait et plus-que-parfait du subjonctif, par souci de concordance des temps, dans une subordonnée au subjonctif dépendant d'un verbe principal au passé.

Ex. : Il aurait aimé que ce bonsoir durât plus longtemps.

3.2. Le registre courant

Dans le registre courant, les phrases sont simples mais grammaticalement correctes.

Ex. : « Marie Bizingre tire le tuyau de l'aspirateur. L'appareil résiste. Le fil est trop court. » (Jean-Paul Nozière, Des crimes comme ci comme chat)

Le passé simple du registre soutenu est remplacé par le passé composé ; le subjonctif imparfait ou plus-que-parfait par le subjonctif présent ou passé.

3.3. Le registre familier

« Les cartes italiennes, ça s'abat sur la table à grands coups de poing, en hurlant à voix sauvage des choses que je comprends pas, des choses de meurtre et de malédiction. Et quand ils jouent à la morra ! À la mourre, comme on dit en dialetto. Là, oui, ça fait du bruit. […] Les vitres tremblent, elles tremblent pour de bon, quand nous autres mômes, on passe dans la rue ça nous vibre dans la tête, les murs font écho, toute la rue résonne comme un gros mirliton. » (Cavanna, les Ritals)

On observe dans ce passage plusieurs caractéristiques syntaxiques du registre familier. Par exemple :

— les phrases sont construites de façon assez lâche ; les propositions sont le plus souvent posées les unes à côté des autres (juxtaposées) ;

— certaines phrases sont incomplètes ; ainsi « Et quand ils jouent à la morra ! » est une proposition subordonnée employée sans proposition principale ;

— on relève des phrases segmentées, avec un pronom qui rappelle le groupe de mots détaché en tête ou en fin de phrase (« Les cartes italiennes, ça s'abat sur la table […] ») ;

— l'adverbe négatif ne est omis (« des choses que je comprends pas ») ;

— le pronom démonstratif cela est remplacé par sa forme contractée ça, le pronom personnel nous est remplacé par l'indéfini on.
Professeur : Tél.: (237) 22 11 58 25  Ecrivez-nous