L'expression de l'opposition
Exprimer une opposition, c'est évoquer un fait dont la
réalisation est contraire à un autre fait. La langue ne manque pas d'outils qui
permettent d'exprimer l'opposition, des outils particulièrement utiles à
connaître pour produire une argumentation.
1. Exprimer l'opposition à l'aide d'une proposition
subordonnée conjonctive
L'opposition peut être exprimée par une proposition
subordonnée conjonctive, qui précède, coupe ou suit la proposition dont elle
dépend. Cette proposition subordonnée est le plus souvent introduite par les
locutions conjonctives bien que ou quoique, suivies du
subjonctif.
Ex. : [Bien que personne n'avoue y
croire vraiment,] tout le monde tient compte des superstitions.
La subordonnée d'opposition peut également être
introduite par :
— alors que, quand, tandis que, qui ajoutent une
nuance temporelle et qui nécessitent l'emploi de l'indicatif ;
Ex. : [Alors que rien ne le justifie
vraiment,] on évite de passer sous une échelle.
— si et même si, qui nécessitent l'emploi
de l'indicatif ;
Ex. : [Si le chiffre 13 porte malheur
aux yeux de certains,] il est gage de bonheur pour d'autres.
— quand (bien) même qui appartient au registre de
langue soutenu et qui nécessite l'emploi du conditionnel ;
Ex. : [Quand bien même vous croiseriez
un chat noir,] il ne vous arriverait pas malheur pour autant.
— tout… que, suivi de l'indicatif, et si
(pour, quelque)… que, suivi du subjonctif, qui encadrent un nom ou un
adjectif et qui appartiennent au registre soutenu.
Ex. : [Tout vaillant qu'il est,]
Hector craint les vampires.
Il convient de ne pas employer la locution conjonctive
malgré que, jugée incorrecte.
2. Utiliser d'autres procédés
D'autres constructions permettent l'expression de
l'opposition.
2.1. Les compléments circonstanciels d'opposition dans
la phrase simple
Une circonstance d'opposition peut aussi être :
— un nom ou un groupe nominal introduit par les
prépositions ou les locutions prépositives malgré, au lieu de, en dépit
de, etc. ;
Ex. : Malgré la peur qu'elle inspire,
l'araignée du soir apporterait de l'espoir.
— un infinitif ou un groupe infinitif introduit par les
prépositions ou les locutions prépositives sans, au lieu de, loin de,
etc. ;
Ex. : Loin d'être un danger, l'araignée
du soir offrirait un espoir.
— un gérondif ou un groupe gérondif (renforcés parfois
par les adverbes tout ou même).
Ex. : Même en gardant sur soi un trèfle à quatre
feuilles, on n'est pas sûr d'avoir de la chance.
2.2. Autres constructions
On peut citer d'autres constructions permettant
d'exprimer explicitement l'opposition :
— deux propositions indépendantes coordonnées par et,
mais, or, cependant, néanmoins, pourtant, toutefois, etc. ;
Ex. : Il vaut mieux ne pas se marier en août,
dit-on ; pourtant de nombreux couples choisissent le mois
de Marie pour convoler en justes noces.
— une proposition subordonnée relative introduite par un
pronom relatif indéfini (qui que, quoi que, où que) ;
Ex. : Certaines personnes fatalistes sont persuadées
que, [quoi que l'on fasse,] il est impossible de conjurer
le mauvais sort.
Une nuance circonstancielle d'opposition peut être
sous-entendue par :
— deux propositions indépendantes juxtaposées, la
première comportant souvent le verbe pouvoir ou la locution verbale
avoir beau ;
Ex. : On a beau effeuiller la
marguerite, on ne sait jamais combien de temps un amour durera.
— un adjectif ou un participe épithète détachée, parfois
introduit par l'adverbe même ;
Ex. : Même jeté sur les jeunes mariés, le
riz ne peut rien contre la stérilité.
— une proposition subordonnée relative.
Ex. : Le crachat, [que l'on
réprouve en société,] permettrait de conjurer le mauvais sort.
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