L'expression de la comparaison
La comparaison permet d'indiquer un rapport de
ressemblance ou de différence entre deux éléments. En cela, elle rend plus aisée
et plus expressive une description ou un portrait. Elle peut aussi servir, dans
le discours argumentatif, à comparer des situations, des arguments, des
solutions. Voyons les différents procédés sur lesquels la comparaison
repose.
1. Exprimer la comparaison à l'aide d'une proposition
subordonnée conjonctive
La comparaison peut être exprimée par une proposition
subordonnée conjonctive, dont le verbe est à l'indicatif, introduite par :
— les conjonctions de subordination ou les locutions
conjonctives comme, ainsi que, autrement que, de même que ;
Ex. : « Et [comme elle a l'éclat du verre,] elle
en a aussi la fragilité. » (Corneille)
— la conjonction de subordination que annoncée
dans la proposition principale par un corrélatif (aussi, autant, autre, même,
moins, plus, plutôt, tel, d'autant plus, d'autant moins, etc.).
Le complément de l'adjectif ou de l'adverbe au
comparatif peut donc être considéré comme une subordonnée conjonctive de
comparaison.
Très souvent, la subordonnée conjonctive de comparaison
est elliptique du verbe.
Ex. : « O Dieu ! le vent rugit [comme un soufflet
de forge]. » (Victor Hugo) — « Les femmes sont meilleures ou pires [que
les hommes]. » (La Bruyère)
2. Utiliser d'autres procédés
2.1. Dans la phrase simple
Dans la phrase simple, on peut exprimer la comparaison
grâce à un nom ou un groupe nominal introduits par :
— une préposition ou une locution prépositive (en, à
la manière de, à la façon de, contrairement à, par rapport à, etc.) ;
Ex. : « Il accomplissait sa tâche quotidienne à la
manière du cheval de manège. » (Gustave Flaubert)
Le groupe nominal fonctionne alors comme un complément
circonstanciel.
— un adjectif (tel, semblable à, pareil à,
etc.) ;
Ex. : « Son regard est pareil au regard
des statues. » (Paul Verlaine)
— un verbe (sembler, ressembler à, paraître) ou
la locution verbale avoir l'air ;
Ex. : « Le canon me semblait la voix de
Bonaparte. » (Alfred de Vigny)
2.2. Dans la phrase complexe
Dans la phrase complexe, on peut également exprimer la
comparaison grâce à :
— deux propositions indépendantes juxtaposées,
introduites toutes deux par un adverbe d'intensité (plus… plus, moins… moins,
plus… moins, etc.) ;
Ex. : « Moins il avait d'argent, plus il
buvait d'eau-de-vie. » (Anatole France)
— deux propositions indépendantes coordonnées par
ainsi, de même, etc.
Ex. : « Jadis, au couvent du Sacré-Cœur, elle avait aimé
Dieu avec passion ; elle le craignait de même en cette circonstance. »
(Stendhal)
|