L'expression de la cause et de la conséquence
Un proverbe affirme qu'il n'y a pas de fumée sans feu :
c'est que tout effet est dû à une cause. Les deux notions de cause et de
conséquence sont inséparables. Il convient donc de les étudier parallèlement et
de maîtriser les différents procédés qui en permettent l'expression.
1. Les notions de cause et de conséquence
La cause, c'est la raison pour laquelle se produit un
fait ou une action. On en repère l'expression dans un énoncé en posant les
questions : pourquoi ? Pour quelle raison ?
Ex. : David est considéré comme un héros :
il a vaincu le géant Goliath. Dans cette phrase, c'est
la seconde proposition qui exprime l'idée de cause : pourquoi David est-il
considéré comme un héros ? Parce qu'il a vaincu le géant Goliath.
La conséquence est le résultat du fait ou de l'action
indiqués par le verbe.
Ex. : David a vaincu le géant Goliath : il est
considéré comme un héros . Dans cette phrase, la seconde proposition
exprime l'idée de conséquence.
Les notions de cause et de conséquence sont donc
étroitement liées : on ne peut exprimer une cause sans exprimer en même temps
une conséquence, et vice versa.
2. Exprimer la cause et la conséquence à l'aide d'une
proposition subordonnée conjonctive
2.1. La proposition subordonnée conjonctive
circonstancielle de cause
La cause peut être exprimée par une proposition
subordonnée conjonctive, à l'indicatif, introduite par :
— les conjonctions de subordination comme ou
puisque ;
Ex. : [Comme David n'était encore qu'un
enfant,] Saül hésita à l'envoyer se battre contre le Goliath.
— les locutions conjonctives parce que, vu que, étant
donné que, du fait que, sous prétexte que, d'autant que, etc. ;
Ex. : Héraclès fut condamné à exécuter les douze
travaux [parce qu'il avait tué ses propres fils dans un
accès de folie].
2.2. La proposition subordonnée conjonctive
circonstancielle de conséquence
La conséquence peut être exprimée par une proposition
subordonnée conjonctive introduite par :
— les locutions conjonctives au point que, si bien
que, de (telle) façon que, de (telle) manière que, de (telle) sorte que, sans
que, etc., toujours suivies de l'indicatif (sauf sans que, qui est
suivie du subjonctif) ;
Ex. : Roland a refusé de sonner de l'olifant
[si bien que Charlemagne ne vint pas à son secours].
— la conjonction de subordination que annoncée
dans la proposition principale par un corrélatif (si, tant, tellement,
tel, etc.) et toujours suivie de l'indicatif ;
Ex. : Durandal, l'épée de Roland, est d'un acier
si solide [que Roland ne parvient pas
à la briser].
— la locution conjonctive pour que annoncée dans
la proposition principale par un corrélatif (assez, trop, suffisamment,
etc.) ou par les tours impersonnels il faut, il suffit et toujours suivie
du subjonctif.
Ex. : Il fallut bien du courage à
Tristan et à Yseut [pour qu'ils surmontent toutes leurs
épreuves].
3. Utiliser d'autres procédés
D'autres constructions permettent l'expression de la
cause et de la conséquence.
3.1. Les autres procédés pour exprimer la cause
Une circonstance de cause peut aussi être exprimée
par :
— un nom ou un groupe nominal introduit par les
prépositions ou les locutions prépositives à, de, par, pour, à cause de, en
raison de, grâce à, etc. ;
Ex. : Rodrigue dut se battre en duel contre le père
de Chimène pour une question d'honneur.
— un infinitif ou un groupe infinitif introduit par les
prépositions ou les locutions prépositives à, de, pour (suivie d'un
infinitif passé), à force de, sous prétexte de, faute de, etc.
Ex. : À force d'accomplir des exploits,
Rodrigue méritera la main de Chimène.
— un gérondif ou un groupe gérondif ;
Ex. : Rodrigue, en accomplissant des
exploits, méritera la main de Chimène.
— une proposition subordonnée participiale.
Ex. : [Son cœur ayant été retrouvé intact dans les
cendres du bûcher,] Jeanne d'Arc apparut dès lors aux Anglais comme une
envoyée de Dieu.
On peut citer également d'autres constructions qui ne
font pas appel à un complément circonstanciel :
— une proposition indépendante coordonnée par car, en
effet, tant, tellement.
Ex. : Certains prétendent que Napoléon mourut
empoisonné ; son cadavre contenait en effet une grande
quantité d'arsenic.
— un adjectif ou un participe épithète détachée ;
Ex. : Doté d'une intelligence et d'une
perspicacité surprenantes, Zadig suscite l'admiration de tous. (= Parce
qu'il est doté…)
— une proposition subordonnée relative.
3.2. Les autres procédés pour exprimer la
conséquence
Une circonstance de conséquence peut aussi être exprimée
par un infinitif ou un groupe infinitif introduit par les prépositions ou les
locutions prépositives à, jusqu'à, pour (annoncée par assez,
trop, suffisamment), au point de, de manière à, de façon à, etc.
Ex. : Jean Moulin s'engagea dans la Résistance
au point de mourir sous la torture.
On peut également employer une proposition indépendante
coordonnée par aussi (+ inversion du sujet), donc, c'est pourquoi,
etc.
Ex. : L'héroïsme nécessite une force de caractère
hors du commun ; c'est pourquoi n'est pas héros qui
veut.
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