LES INDICES
Il y a deux sortes d’indices. Ils peuvent servir à calculer l’évolution d’une grandeur entre deux années, on les appelle les indices chronologiques. Ils peuvent servir à mesurer les disparités entre différentes catégories à n moment donné, on les appelle les indices statiques.
A- LES INDICES CHRONOLOGIQUES
1- Calcul de l’indice
L’indice chronologique permet de lire immédiatement le taux de croissance par rapport à l’année où on a fixé l’indice base 100. On le calcule en effectuant le rapport entre deux grandeurs. Si à une grandeur G1 correspond l’indice 100. à la grandeur G2 correspond l’indice x tel que
X = G2 x 100
G1
Années |
1 |
2 |
Grandeurs |
G1 |
G2 |
Indices de la grandeur |
100 |
x |
Exemple :
- L’indice de la population active occupée dans le tertiaire en 1990 (base 100 en 1954)
= nombre d’actifs dans le tertiaire en 1990 x 100 = 14 289 000 x 100 = 195,5
Nombre d’actifs dans le tertiaire en 1954 7 309 700
L’indice de la population active occupée dans le tertiaire est passé de 100 en 1954 à 195,5 en 1990. La population active occupée dans le tertiaire a donc augmenté de 95,5% entre 1954 et 1990 en France (195,5 – 100).
- l’indice de la population active occupée dans le primaire en 1990 (base 100 en 1954)
= nombre d’actifs dans le primaire en 1990 x 100 = 1 269 600 x 100 = 25,2
Nombre d’actifs dans le primaire en 1954 5 043 100
L’indice de la population active occupée dans le primaire est passé de 100 en 1954 à 25,2 en 1990. La population active occupée dans le primaire a donc baissé de 74,8% entre 1954 et 1990 en France (25,2 – 100).
En effectuant ces calculs pour l’ensemble des données, on obtient le tableau suivant.
Indices de la population active occupée par secteur en 1990 (base 100 en 1954.
Primaire |
Secondaire |
Tertiaire |
Ensemble |
26,5 |
101,1 |
195,5 |
117,3 |
2- Présentation des indices chronologiques sous forme de graphique
A partir de ce graphique, on peut dire qu’entre 1954 et 1990 :
- le nombre d’actifs occupés dans le secteur primaire a diminué de 74,8% (25,2 – 100 = 74,8) ;
- les actifs occupés dans les secteurs secondaires et tertiaire ont augmenté respectivement de 1,1% et de 95,5% (101,1 – 100 = 1,1 et 195,5 – 100 = 95,5) ;
- l’ensemble des actifs occupés a augmenté de 17,3% (117,3 – 100 = 17,3)
On ne peut en revanche pas dire qu’il y a plus d’actifs dans le tertiaire que dans l’ensemble de la population active.
Ce graphique ne nous donne aucune information sur le niveau de la population active occupée dans chacun des trois secteurs.
3- Précautions à prendre lorsqu’on utilise des indices chronologiques
- L’indice est un indicateur qui n’a pas d’unité. Il nous permet de connaître rapidement le taux de croissance de la grandeur étudiée par rapport à l’année où l’indice est exprimé base 100. Il ne nous donne pas d’information sur le niveau de la grandeur dont on ne connaît que les indices.
- Il faut faire attention à la base de référence utilisée.
- Il y a des tableaux base 100 une année donnée (tableau A) et des tableaux base 100 l’année précédente (tableau B).
1985 |
100 |
|
1985 |
|
1986 |
102,1 |
|
1986 |
102,1 |
1987 |
105,3 |
|
1987 |
105,3 x 100 = 103,1
102,1 |
1988 |
108,6 |
|
1988 |
108,6 x 100 = 103,1
105,3 |
1989 |
112,5 |
|
1989 |
112,5 x 100 = 103,6
108,6 |
1990 |
116,3 |
|
1990 |
116,3 x 100 = 103,4
112,5 |
1991 |
119,9, |
|
1991 |
119,9 x 100 = 103,1
116,3 |
1992 |
122,2 |
|
1992 |
122,2 x 100 = 103,9
119,9 |
1993 |
124,8 |
|
1993 |
124,8 x 100 = 102,1
122,2 |
Source : INSEE
Les indices figurant dans le tableau A permettent de calculer le taux de croissance de l’indice des prix d’une année par rapport à l’année 1985 dont la base est 100. Ainsi peut-on dire qu’entre 1985 et 1993 les prix ont augmenté de 24,8%.
(124,8 – 100) En revanche, ils ne nous permettent pas de déterminer immédiatement le pourcentage de variation entre deux années consécutives ; le tableau B, où les indices sont exprimés base 100 l’année précédente, permet d’obtenir directement ce renseignement. Entre 1992 et 1993, les prix ont augmenté en moyenne de 2,1% (l’indice 102,1 est en effet exprimé par rapport à une base 100 l’année précédente, ici en 1992).
B- LES INDICES STATIQUES
Soit le tableau suivant :
Salaires mensuels nets moyens par PCS dans le secteur privé et semi-public, en France en 1992.
PCS |
Salaires en francs par mois |
Cadres supérieurs et chefs d’entreprise salariés |
19 840 |
Techniciens, agents de maîtrise |
10820 |
Autres professions intermédiaires |
10 330 |
Employés |
7 310 |
Ouvriers qualifiés |
7 770 |
Ouvriers non qualifiés |
6 370 |
Source : INSEE
On peut transformer ce tableau en un tableau d’indices. On remplace le salaire mensuel net moyen des ouvriers non qualifiés par 100. On obtient le tableau suivant.
PCS |
Indices du salaire
(base 100 ouvriers non qualifiés) |
Cadres supérieurs et chefs d’entreprise salariés |
19 840 x 100 = 311,5
6 370 |
Techniciens, agents de maîtrise |
10 820 x 100 = 169,9
6 370 |
Autres professions intermédiaires |
10 330 x 100 = 162,2
6 370 |
Employés |
7 310 x 100 = 114,8
6 370 |
Ouvriers qualifiés |
7 770 x 100 = 122
6 370 |
Ouvriers non qualifiés |
100 |
On voit que les cadres supérieurs et les chefs d’entreprises salariés reçoivent un salaire net moyen 3,1 (= 311,5/100) fois plus important que celui que reçoivent les ouvriers non qualifiés.
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