COMMENT LIRE UN DOCUMENT EN %
Il y a pourcentage … Une chose est de savoir les calculer correctement, une autre est de savoir les lire correctement dans un document.
Que faut-il faire ?
Pourcentage, certes, mais par rapport à quelle donnée de référence, appelée encore parfois total ou ensemble.
Ex. : document 1) sur 100 personnes nouvellement inscrites au chômage, un peu plus de 50 le sont après licenciement.
- Cette valeur de référence peut varier au fil du temps : ce qui importe, c’est de connaître la répartition (la proportion) à l’intérieur de ce total variant au fil du temps.
Ex. : (doc. 1) le nombre de licenciés a certainement augmenté entre 1975 et 1987, mais en proportion du total, le pourcentage a baissé car le total lui-même a augmenté encore plus vite.
- Par conséquent, l’erreur principale à ne pas commettre est de confondre la valeur relative (en %) avec la valeur absolue elle-même.
Ex. : (doc. 1) On ne dira pas, le nombre de licenciements a diminué, mais la part des licenciés dans le total a diminué.
- termes à rapprocher : proportion, part et certains taux (taux de chômage, taux de natalité, taux de marge, taux d’investissement, …), structure, coefficients budgétaires.
- Les pourcentages d’évolution (ou de variation)
- Ils sont calculés en un temps t + 1 par rapport à la même valeur (référence) en temps t, en t + 2 par rapport à t + 1, etc.
Ex. : (doc. 2) Si 1 000 salariés étaient employés en 1985, il sont 1 002 en 1986, soit 0,2% d’augmentation.
- une première erreur à ne pas commettre est de confondre cette évolution avec la valeur de référence.
Ex. : (doc. 2) En 1986, on ne peut pas dire qu’il y a plus de salariés dans le tertiaire marchand que dans le tertiaire non marchand, mais seulement que l’emploi progresse plus vite dans le premier cas que dans le second.
- corollairement, il faut éviter les formulations erronées : tant que les chiffres sont positifs, il y a augmentation (plus ou moins rapide).
Ex. : (doc.2) 0,2 = augmentation
0,2 puis 0,6 puis 1,5 = accélération (de l’augmentation)
-1,9 = baisse
1,5 puis 0,8 = ralentissement (de l’augmentation et pas baisse !)
- termes à rapprocher : évolution (accroissement ou diminution) et certains taux (taux d’inflation, taux d’accroissement naturel, etc.).
- Remarque : ne pas confondre un taux annuel et un taux de croissance annuel moyen (voir 3ème partie).
Attention : les % calculés sur une base différente ne s’additionnent pas.
Document 1
Circonstances d’entrée dans le chômage en France (en %)
|
1975 |
1987 |
|
Hommes |
Femmes |
Hommes |
Femmes |
Licenciement
Fin d’emploi précaire
Démission
Fin d’étude de service national
Pas de travail antérieur
Autres cas |
50,4
4,8
16,8
15,8
6,0
6,0 |
27,9
7,8
16,5
16,0
26,9
2,9 |
42,4
25,4
4,7
14,2
3,4
9,9 |
27,2
25,1
7,2
12,7
18,9
8,9 |
Source : d’Après Enquête sur l’emploi, 1988, INSEE
Document 2
Evolution de l’emploi par secteur d’activité de fin 1985 à 1988
|
Taux d’évolution annuel en glissement (en %) |
|
1986 |
1987 |
1988 |
Salariés |
0,2 |
0,6 |
1,5 |
Agriculture
Industrie
Bâtiment, génie civil et agricole
Tertiaire marchand
Tertiaire non marchand |
-1,9
-2,3
1,6
1,6
0,4 |
-0,6
-2,5
2,7
1,8
0,3 |
-0,3
-0,3
3,1
2,0
0,4 |
Non salariés |
-0,7 |
-0,6 |
-0,7 |
Agriculture
Secteurs non agricoles |
-3,8
1,2 |
-4,0
1,5 |
-3,2
0,8 |
Emploi total |
0,0 |
0,4 |
1,1 |
Source : D’après INSEE, division emploi : T. LACROIX, Economie et statistique, n°226, novembre 1989
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