COMMENT EXPLOITER UN DOCUMENT

Voici tout d’abord quelques règles fondamentales valables pour tous les types de documents. Elles sont hélas trop souvent négligées par les candidats, qui les considèrent, pour certaines, comme trop simplistes ou scolaires.

Que faut-il faire ?

1. Nature du document :

1. Le titre (s’il existe) : il donne une clef de compréhension globale du document ;

Ex. une lecture rapide pourrait laisser penser qu’il s’agit du nombre d’individus (en millions) possédant les diplômes indiqués ; en fait, il s’agit de taux de chômage (en%).

1. La source (auteur, ouvrage, date) : elle permet de situer et de hiérarchiser l’information.

Ex. : Qui est inclus dans le nous utilisé dans ce texte ? Pas nécessairement des français, mais en premier lieu les chefs d’entreprise au nom desquels parle EA. SELIERES, président de la commission économique du CNPF.

1. Les notes (si elles existent) : elles fournissent une indication relative à l’interprétation du document (définition d’un terme, contexte de l’étude, etc.).

Ex. : la note indique qu’il s’agit d’élèves entrés en 6ème en 1973 et en 1980 et qui, par conséquent, ont atteint le niveau de terminal au mieux respectivement en 1979 et en 1986 ; de plus, le terme d’élèves indique qu’il ne s’agit pas de parents eux-mêmes.

1. Lien avec la question posée :

2-1) Le sujet prime toujours sur le contenu du document : il faut savoir au préalable ce que l’on recherche dans un document pour avoir toute chance de le découvrir.
Ex. : compte tenu du sujet posé, il faut séparer ce tableau en deux parties : le Japon et les Etats-Unis sont à l’évidence au stade de pays développé (ce n’est pas une découverte !) et servent de référence de lecture ; mais qu’en est-il des quatre NPI mentionnés ? A vous de le découvrir.

2-2) Le sujet peut parfois être interprété grâce au 1er document, qui sert alors de clef d’interprétation de la question.
Ex. Qu’est-ce que le stade de pays développé dans le contexte du sujet ? L’opposition dans ce texte entre indicateurs quantitatifs (croissance) et indicateurs qualitatifs éclaire et oriente immédiatement le sens de la question.

2-3) Un document peut, apparemment, n’avoir aucun lien direct avec le sujet ; ne l’écartez pas prématurément ! Sans doute a-t-il été inséré au dossier pour suggérer les pistes d’analyse ou d’interrogation.

2-4) Les documents peuvent également servir à cadrer le sujet : c’est souvent le cas lorsque aucune limite spatiale ou temporelle n’est fournie dans la question posée ; mais ce cadrage par défaut ne doit en aucun cas prédominer sur celui qui serait indiqué dans le sujet.

Les fiches suivantes vous apporteront plus de détails sur l’exploitation de chaque type de document.

Document A : Taux de chômage par niveau de diplôme de 1980 à 1988 (en %)

Source : d’après INSEE, enquête Emploi dans les entreprises à l’épreuve des années 80
Document B

Le débat sur les inégalités n’intéresse l’entreprise que pour autant que les décisions politiques modifient les conditions de fonctionnement des entreprises. Deux exemples : lorsque le gouvernement, au nom de la réduction des inégalités, entend modifier le régime d’imposition des plus-values*, nous nous sentons concernés car cela affecte les conditions de financement des entreprises. De même, l’augmentation des bas salaires réclamée par le gouvernement ne nous intéresse que si elle a des effets sur la manière dont l’entreprise organise sa force de travail et repartit ses moyens entre la distribution des salaires et l’investissement (…). C’est là un débat de fond sur les conditions de la croissance.

* différence entre le prix de vente et le prix d’achat d’une valeur mobilière.
Source : EA SEILLIERE, président de la Commission économique du CNPF, les Echos, 14 juin 1990.

Document C : Evolution de l’accès en terminale selon la CSP (1)

Sujet : Les nouveaux pays industrialisés ont-ils atteint le stade de pays
            Développés ?

Document 1 :

Le processus du développement est également prolongement et dépassement de la croissance économique. Construire le développement sans promouvoir la croissance économique ou sans en payer le prix est pure utopie, car ce développement est seulement très partiel. Le développement présente un contenu culturel, politique, social autant qu’économique et l’une des finalités proposée par François Perroux en est la progressivité. Les indicateurs quantitatifs retenus par l’analyse de croissance doivent être confrontés à une infinie variété d’indicateurs qualitatifs qui mesurent la propagation économique et sociale du progrès technique.
Source : D.-C. Lambert, les Economies du tiers-monde, 1977

Document 2 : taux de croissance du PIB* (en %)

Source : D’après problèmes économiques, 1.2.89, et l’expansion, n°462/1993.