Empiètement
empiètement, fait
d’édifier, sans droit, un immeuble sur une partie d’un fonds appartenant à
autrui.
L’illustration la plus répandue en est la construction
d’une partie d’un bâtiment sur le terrain voisin en mordant sur la ligne
divisoire. Le phénomène, qui tend à se répandre du fait de la multiplication des
constructions, pose de nombreux problèmes juridiques.
La règle veut que le propriétaire du sol devienne
propriétaire des constructions établies sur son terrain, en application de
l’adage superficies solo cedit. C’est la défense du droit de propriété
qui justifie cette solution. Admettre le contraire et valider l’empiètement
constituerait, en effet, une expropriation d’utilité privée. Or, une telle
expropriation est interdite.
À la différence de l’accession où la construction est
totalement bâtie sur le terrain d’autrui, en cas d’empiètement, seule une partie
de l’immeuble est construite sur le terrain adjacent. Dès lors, ne pouvant jouir
de la partie de l’immeuble empiétant sur son terrain, le propriétaire victime de
l’empiètement peut en demander la destruction. La jurisprudence considère, en
effet, que le propriétaire du sol n’abuse pas de son droit de propriété en
exigeant une telle destruction, même si celle-ci doit entraîner la destruction
de tout l’immeuble dont une partie seulement empiète. C’est la raison pour
laquelle il est généralement recommandé aux protagonistes, dans une telle
hypothèse, de conclure une transaction à l’amiable pour régler le sort de la
construction édifiée en partie sur le terrain d’autrui.
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