Contrat
contrat, en droit, accord qui crée une obligation
liant les parties concernées.
Le Code civil distingue le contrat
synallagmatique, qui crée des obligations réciproques entre les parties (par
exemple, le contrat de travail) et le contrat unilatéral, qui ne fait naître
d'obligations qu'à la charge d'une partie (par exemple, une promesse unilatérale
de vente), le contrat à titre onéreux (par exemple, contrat de vente) et le
contrat à titre gratuit (par exemple, la donation). L'élément essentiel du
contrat, c'est la volonté des parties : elles sont libres en principe de
contracter ou de ne pas contracter, et leur volonté commune doit être
recherchée, au-delà de ce qui est écrit, lorsqu'il s'agit d'interpréter le
contrat.
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FORMATION ET VALIDITÉ DU
CONTRAT |
Résultant de la volonté des parties, le contrat
nécessite donc le consentement de celles-ci pour être conclu et pour déterminer
son contenu. Les consentements des contractants peuvent s'exprimer simultanément
ou en deux temps, l'une des parties faisant une offre que l'autre accepte
postérieurement (par exemple, dans la vente par correspondance). Le contrat se
forme alors quand intervient, expressément ou tacitement, l'acceptation. Mais,
dans quelques cas, la loi ou le contrat prévoit la possibilité de se rétracter
dans un certain délai (par exemple, pour les contrats concernant le crédit ou le
démarchage à domicile). Généralement, le contrat n'est soumis à aucune règle de
forme : le consentement peut être verbal aussi bien qu'écrit, donné par acte
privé aussi bien que devant notaire, par acte dit authentique.
Cependant, la formalisation du contrat par
écrit, toujours préférable à titre de preuve, est nécessaire, selon le Code
civil, pour toute transaction d'un montant supérieur à 5 000 F. En dépend la
validité même de certains contrats dits solennels, rédigés par un notaire :
c'est le cas notamment pour les donations, les contrats de mariage et les
contrats d'hypothèque.
Par ailleurs, la loi réduit la liberté
contractuelle dans certains domaines. Ainsi, exceptionnellement, elle rend
obligatoire la conclusion d'un contrat (par exemple, pour les contrats
d'assurance automobile).
Beaucoup moins rarement, dans un souci de
protection, elle exige un écrit, détermine plus ou moins le contenu du contrat,
et prohibe certaines clauses ; il en est ainsi notamment pour les contrats
d'assurance, contrats de location de locaux à usage d'habitation, contrats de
construction de maison individuelle, contrats de crédit, cautionnement, contrats
de travail à durée déterminée, contrats d'édition.
En outre, la forme et le contenu du contrat
sont souvent déterminés par l'une des parties unilatéralement, ce sont les
contrats types ou les contrats d'adhésion, trés fréquents dans la vie courante
(par exemple, pour les billets de transport ou les contrats d'assurance).
Néanmoins, le consentement de toutes les
parties est toujours nécessaire, et il doit être exempt de vices, les tribunaux
pouvant prononcer la nullité du contrat si le consentement a été donné en raison
d'une erreur portant sur un élément essentiel, d'un dol (c'est-à-dire d'une
tromperie), ou d'une violence physique ou morale. Dans certains cas, la lésion,
c'est-à-dire l'inégalité de valeur entre les prestations, constitue aussi un
vice du consentement.
Sont nuls également les contrats conclus par
des personnes n'ayant pas la capacité légale, en particulier les mineurs ou les
adultes placés sous tutelle, les contrats dépourvus d'objet ou de cause (conclus
sans contrepartie), ceux dont l'objet ou la cause sont illicites, et ceux qui
contreviennent à l'ordre public ou aux bonnes mœurs.
Le contrat constitue la
loi des parties, il a pour elles force obligatoire et doit être
exécuté de bonne foi. En principe, il n'a pas d'effet
à l'égard des tiers. Son exécution peut être
instantanée (comme dans le cas d'une vente) ou continue (comme
dans le cas d'un bail). Dans ce dernier cas, il prend fin au terme
convenu par les parties (contrat à durée
déterminée) ou, à défaut, peut être
résilié dans les conditions déterminées par
le contrat lui-même ou par la loi (bail, contrat de travail).
En cas d'inexécution du contrat, la partie
lésée peut demander au tribunal de forcer l'autre à accomplir son obligation si
cela est possible, et solliciter des dommages-intérêts pour compenser son
préjudice, ou bien demander la résolution (l'anéantissement) du contrat et des
dommages-intérêts. Mais celui qui est tenu à une obligation peut s'en libérer en
prouvant que l'inexécution provient d'une cause qui lui est étrangère ou d'une
force majeure, ou que l'autre partie n'a pas exécuté sa propre obligation.
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