« Le travail éloigne de nous trois mots : le vice, l’ennui et le besoin. » Cette assertion du célèbre Voltaire vaut encore tout son pesant d’or en ces temps de vacances marqués par la recrudescence de toute une panoplie d’activités génératrices de revenus. Activités pratiquées majoritairement par des jeunes vacanciers dont l’âge oscille, pour l’essentiel, entre 10 et 19 ans. Chaque jour, marchandises en main pour d’aucuns et plateaux de beignets ou de bien d’autres produits sur la tête ou dans une brouette pour d’autres, ils parcourent des kilomètres à pied, arpentent les différentes rues de la capitale à la quête du « pognon ». Leitmotiv principal, passer des vacances utiles en préparant la future rentrée scolaire. Contexte socioéconomique oblige. Seulement, dans cette quête permanente du « tchoko » et le souci de réduire considérablement les charges des parents à la veille de l’année scolaire prochaine, certains enfants sont visiblement exploités par leurs parents à des fins commerciales. Exercer une activité rémunératrice pour cette catégorie de vacanciers s’apparente à une véritable et incontournable contrainte. C’est le cas du jeune Cédric, 12 ans, rencontré le 20 juin dernier au lieu dit « Carrefour Emia ». Tel un commando sur un champ de bataille, ce dernier, plateau de biscuits sur la tête et un petit seau de beignets sucrés en main, va à l’attaque. Il affirme en effet être obligé par sa mère, enseignante, à exercer une activité vacancière dont les retombées serviront à payer ses droits d’inscription au titre de l’année scolaire 2011/2012. Entre son petit déjeuner et son repas du soir (20 heures), Cédric passe le restant de sa journée affamé. Triste vie pour Cédric, fils d’une enseignante. Malheureusement, ces cas d’espèces sont légions en cette période. A qui la faute ?
Disons les choses clairement. Les enfants ont des devoirs vis-à-vis de leurs parents, mais aussi et surtout des droits. Et les utiliser à des fins d’exploitation commerciale ou à tout autre travail domestique intense serait une atteinte grave à leur plein épanouissement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, chaque 16 juin, est célébrée la journée mondiale de l’Enfant africain. Célébration au cours de laquelle la problématique des droits de l’Enfant africain est posée sur la table des pouvoirs publics. Les enfants doivent certes travailler, mais en toutes libertés et sous l’encadrement des parents, appelés à jouer pleinement leur rôle.