Les personnes, les animaux, les choses, les idées, etc. sont désignés par des noms.

Quelles sont les différentes catégories de noms ? Quelles variations un nom peut-il subir ?

Quel rôle le nom joue-t-il dans la phrase ?

À l'intérieur de la classe des noms, on distingue les noms propres des noms communs. Cette seconde catégorie peut elle-même être divisée en sous-catégories.

Les noms propres désignent une réalité unique, un être ou une chose qui n'existe qu'en un seul exemplaire. Ils commencent par une majuscule, s'emploient le plus souvent sans déterminant et sont invariables.

Ex. : « La baleine à bicyclette s'en va pédalant vers Cognac, en faisant sonner sa sonnette.

— Ma sonnette a le son net d'une jolie cloche de Pâques, dit la baleine. » (D'après Claude Roy, Nouvelles enfantasques, « Une Baleine à bicyclette »)

Les noms communs désignent une réalité qui existe en plusieurs exemplaires et dont on peut donner une définition générale. Ils s'emploient avec un déterminant, sauf dans quelques cas, et varient en nombre, parfois en genre (voir le paragraphe 2). Dans l'exemple précédent, on relève les noms communs suivants : (la) baleine, bicyclette, (ma) sonnette, (le) son, (une) cloche  ; seul bicyclette est employé sans déterminant.

Les noms communs peuvent désigner des êtres vivants (hommes ou animaux) ou des choses (objets ou idées) ; on oppose ainsi les noms animés (ex. : une baleine, un yak) aux noms inanimés (ex. : une sonnette, un son).

Parmi les noms inanimés, on peut distinguer les noms concrets (un kayak, une claque) des noms abstraits (le trac, le tact). Les noms animés sont évidemment tous des noms concrets.

La plupart des noms inanimés désignent des choses que l'on peut dénombrer ; ils peuvent être précédés d'un déterminant numéral. Ex. : un sac, dix sacs —un couac, deux couacs. D'autres désignent des choses qu'on ne peut pas dénombrer ; ils sont employés avec un article partitif (du, de la) et ne peuvent être mis au pluriel sans changer de sens. Ex.  : du porc (il s'agit ici de la viande de porc) —du tact et de la délicatesse.

La plupart des noms communs ont un singulier et un pluriel ; on dit qu'ils varient en nombre. Le pluriel des noms se marque à l'écrit par l'addition d'un s, d'un x (noms en -au, -eu, -eau) ou le changement de la terminaison (-al, -ail deviennent -aux). Ex. : un yak, des yaks.

Cependant, certains noms ne s'emploient qu'au singulier (bétail, botanique, etc.), d'autres n'existent qu'au pluriel (fiançailles, mœurs, ténèbres, etc.).

Seuls les noms animés peuvent varier en genre, suivant le sexe de l'être désigné. Le féminin de ces noms est marqué d'ordinaire par un e qui tantôt s'ajoute directement à la forme masculine, tantôt fait partie d'un suffixe caractéristique. Ex. : un gamin, une gamine —un poète, une poétesse.

Attention :

— pour les noms animés terminés par un e, la variation en genre ne se manifeste que par le changement de déterminant (ex. : un élève, une élève) ;

— le masculin et le féminin d'un nom animé correspondent parfois à deux radicaux différents (ex. : un porc, une truie) ;

— certains noms animés ne varient pas en genre ; il faut ajouter les noms homme/femme ou mâle/femelle pour opposer les sexes (ex. : un yak mâle, un yak femelle).

Observons cet exemple : « Elle sonne faux, la sonnette, dit le yak à l'accent canaque. »(Claude Roy, op. cit.)

Employé dans une phrase, un nom commun est le noyau d'un groupe nominal qui peut être :

— réduit, c'est-à-dire composé uniquement du nom et du déterminant qui le précède (la sonnette),

— étendu, c'est-à-dire composé du nom, de son déterminant et d'une ou plusieurs expansions (le yak à l'accent canaque).

Observons cet autre exemple : « La baleine, la pauvre bête, reçoit ces mots comme une claque. » (Claude Roy, op. cit.)

Un groupe nominal peut occuper toutes les fonctions essentielles dans la phrase. Il peut être :

— sujet (la baleine, la pauvre bête),

— complément d'objet (ces mots),

— complément circonstanciel (comme une claque).

Remarque : un groupe nominal peut également constituer le noyau d'une phrase qu'on appelle alors phrase nominale par opposition à la phrase verbale (de loin la plus fréquente).

Ex. : Rencontre d'une baleine à bicyclette avec un yak dans un kayak.