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Formes verbales et difficultés orthographiques

Les fautes d'orthographe usuelles peuvent être classées en trois catégories : on peut ainsi distinguer les fautes d'accord (par exemple, dans de violents orage, sans s à orage), les fautes liées aux problèmes d'homonymie (par exemple, quelle au lieu de qu'elle), enfin les fautes portant sur une forme verbale.

La conjugaison des verbes en français présentant de nombreux pièges, ces fautes-là ne sont pas les moins courantes, tant s'en faut…

1. On n'entend pas une ou plusieurs lettres de la terminaison

1.1. Les terminaisons muettes

Sauf des terminaisons comme -e (je/il chante, qu'il chante, chante) ou - (r)a (il chanta, il chantera), la plupart des terminaisons verbales comprennent une ou plusieurs consonnes finales muettes. C'est là l'un des problèmes les plus épineux de l'orthographe française.

Observons ce texte de La Bruyère : « Il est pénible à un homme fier de pardonner à celui qui le surprend en faute, et qui se plaint de lui avec raison : sa fierté ne s'adoucit que lorsqu'il reprend ses avantages et qu'il met l'autre dans son tort. » (La Bruyère, les Caractères)

Pour écrire correctement les formes verbales de ce texte, avec les bonnes consonnes finales muettes, il faut préalablement les analyser et mobiliser ses connaissances en conjugaison. Ainsi, j'écris surprend et reprend avec un d, car ces verbes conjugués au présent, 3e personne du singulier, appartiennent au 3e groupe (donc pas d'e final) et ont un infinitif en -dre (donc pas de t final). En revanche, se plaint s'écrit avec un t car il fait partie des verbes en -indre qui, à l'inverse des autres verbes en -dre, prennent la terminaison attendue -t.

1.2. Les règles

Voici les principales règles à retenir :

Quand le verbe est conjugué à l'indicatif présent, aux personnes du singulier, il faut choisir l'une des terminaisons -e, -es, -e, si le verbe est du premier groupe (attention aux verbes comme crier, pour lesquels ces terminaisons sont muettes) ; sinon on opte pour le système de terminaisons -s, -s, -t. Seuls les verbes en -dre, tels prendre, qui conservent le d du radical (-ds, -ds, -d), et les verbes pouvoir, vouloir, valoir, qui prennent les terminaisons -x, -x, -t, font exception à cette règle.

Quand le verbe est conjugué à la 2e personne du singulier, on écrit -s à la fin de la forme verbale. Ex. : En gardes-tu un bon souvenir ?Tu pourras rester.Prends ton temps. Seuls les verbes du 1er groupe, conjugués à l'impératif présent, font exception à cette règle.

Ex. : N'oublie pas !

Quand le verbe est conjugué à la 3e personne du pluriel, on écrit -(e)nt à la fin de la forme verbale. La seule difficulté, ici, est de percevoir que le verbe est à la 3e personne du pluriel, autrement dit que son sujet est au pluriel.

Ex. : « Il y a de certaines gens qui veulent si ardemment et si déterminément une certaine chose, que de peur de la manquer, ils n'oublient rien de ce qu'il faut faire pour la manquer. » (La Bruyère, op.cit.)

2. Il existe une ou des formes verbales homonymes

2.1. Les principales formes verbales homonymes

Beaucoup de formes verbales se prononcent de la même façon et s'écrivent pourtant avec des terminaisons différentes. C'est le cas :

— des formes verbales en [e] qui, selon le cas, s'écrivent -é (es), -er ou -ez ;

— des formes verbales en [i] qui, selon le cas, s'écrivent -i (es), -ie, -is, -it ;

— des formes verbales en [y] qui, selon le cas, s'écrivent -u (es), -ue, -us, -ut.

On peut également citer les terminaisons homonymes -ai, -ais, -ait, -aient. La terminaison -ai est celle de l'indicatif futur et de l'indicatif passé simple à la 1re personne du singulier ; les terminaisons -ais, -ait et -aient signalent un indicatif imparfait ou un conditionnel présent.

Ex. : Je veillerai sur lui (indicatif futur). — « Si le fat pouvait (indicatif imparfait) craindre de mal parler, il sortirait (conditionnel présent) de son caractère. » (La Bruyère, op. cit.)

2.2. Les règles

Là encore, les règles s'appuient sur l'analyse des formes verbales.

Quand on a affaire à une forme verbale se terminant par le son [e], il faut se demander si on a affaire à un participe passé (terminaison -é(es)), à un infinitif présent (terminaison -er) ou à une forme verbale conjuguée à la 2e personne du pluriel (terminaison -ez). Dans le cas d'un participe passé, se pose ensuite le problème de l'accord.

Ex. : « Les froideurs et les relâchements dans l'amitié ont leurs causes. En amour, il n'y a guère d'autre raison de ne s'aimer plus (infinitif présent) que de s'être trop aimés (participe passé accordé avec un sujet implicite au pluriel). » (La Bruyère, op. cit.)

Quand on a affaire à une forme verbale se terminant par les sons [i] ou [y], il faut se demander si on a affaire à un participe passé ou à un indicatif présent ou passé simple.

Dans le cas d'un indicatif passé simple, on s'interroge sur la personne du sujet (1re, 2e ou 3e du singulier ?) et on écrit selon le cas -is/-us ou -it/-ut.

Ex. : Je vis, je crus ; il vit, il crut.

Dans le cas d'un indicatif présent, on s'interroge en outre sur le groupe du verbe et on écrit selon le cas, par exemple à la 3e personne du singulier, -ie/-ue (1er groupe) ou -it/-ut (2e ou 3e groupe).

Ex. : Il crie, il mue ; il lit, il conclut.

Dans le cas d'un participe passé, on vérifie si celui-ci se termine par une voyelle (par exemple, fini ou couru) ou par une consonne muette (par exemple, mis(e) ou dit(e)), en le mettant au féminin, et on se pose ensuite le problème de l'accord.

Ex. : J'ai fini, j'ai couru ; le pantalon que j'ai mis.

Remarque : un participe passé se reconnaît au fait qu'il est employé seul comme adjectif qualificatif ou avec l'auxiliaire avoir ou être.

Ex. : « La distance qu'il y a de l'honnête homme à l'habile homme s'affaiblit (indicatif présent, verbe du 2e groupe) de jour à autre, et est sur le point de disparaître. L'habile homme est celui qui cache ses passions, qui entend ses intérêts, qui y sacrifie (indicatif présent, verbe du 1er groupe) beaucoup de choses, qui a su (participe passé) acquérir du bien ou en conserver. » (La Bruyère, op. cit.)

2.3. Les pièges du radical

Même si le radical est plus constant que la terminaison verbale, celui-ci présente cependant parfois des variations, sources de difficultés orthographiques. Parmi les verbes du 1er groupe pourtant très réguliers, on peut citer :

— les verbes en -eler ou -eter qui, devant un e muet, doublent le l (il appelle) ou le t (nous jetterons) ;

— les verbes en -oyer ou -uyer qui, devant un e muet, transforment le y en i (il envoie, vous appuierez).

Les verbes du 3e groupe présentent, eux, de nombreuses variations de radical ; heureusement, la plupart s'entendent (ex. : je viens, je venais, je viendrai, que je vienne).

On peut retenir ces deux cas particuliers :

— faire à l'imparfait s'écrit avec ai et non avec e comme pourrait le laisser croire la prononciation du mot (je faisais) ;

— voir, pouvoir, courir et mourir prennent deux r à l'indicatif futur (il verra) et au conditionnel présent (il verrait).
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